Lawrence Summers, considéré comme le favori pour succéder en janvier à Ben Bernanke à la tête de la Réserve fédérale, a renoncé à ce poste. Un retrait qui a relancé les spéculations sur le nom du prochain patron de la Fed.
Il avait tout pour devenir le successeur de Ben Bernanke à la Réserve fédérale, la banque centrale des États-Unis, en janvier prochain. Lawrence Summers, favori du président Barack Obama, est un économiste dont les compétences sont reconnues par tous. Il a également pu démontrer tout son sens du jeu politique lorsqu'il était conseiller économique à la Maison Blanche quand la crise financière de 2008 a éclaté.
Mais Lawrence Summers ne veut plus de ce poste. Il l'a fait savoir, dimanche 15 septembre, au président des États-Unis. "J'ai parlé à Larry Summers aujourd'hui et accepté sa décision de retirer sa candidature à la présidence de la Réserve fédérale", a déclaré Barack Obama. "Larry a été un membre essentiel de mon équipe lorsque nous avons été confrontés à la pire crise économique depuis la Grande dépression (des années 30). Je lui serai toujours reconnaissant de son dévouement infatigable au service du pays, et je suis impatient de continuer à profiter de ses conseils à l'avenir", a-t-il ajouté.
Polémiques
Ce retrait a pris le petit monde politique par surprise, tant sa nomination semblait acquise. Pourtant, Lawrence Summers avait, par le passé, commis certains impairs qui auraient pu compliquer son processus de nomination par le Congrès américain. Son soutien, dans les années 1990, aux mesures de déréglementation de la finance ne passe pas à l'heure où l'administration américaine tente, au contraire, de mieux en contrôler les supposées dérives. Alors qu'il était président de la prestigieuse université d'Harvard, il avait également choqué en expliquant qu'il trouvait naturel qu'il y ait moins de femmes que d'hommes dans les carrières scientifiques ou d'ingénieurs. Par ailleurs, comme le rappelle le "Wall Street Journal", il avait justifié, en 2001, le travail d'enfants dans l'industrie du textile en Asie en assurant que sans cela, ils "seraient probablement dans la rue en train de se prostituer". Enfin, ses liens avec certaines grandes firmes financières étaient pointés du doigt par plusieurs élus démocrates.
Si l'homme s'efface donc, une femme pourrait bien devenir la prochaine patronne de la Fed. Vingt sénateurs démocrates ont ainsi signé une lettre appelant Barack Obama à nommer Janet Yellen, l'actuelle numéro deux de la Banque centrale âgée de 66 ans. Si cette dernière est choisie par la Maison blanche, puis confirmée par le Congrès, elle deviendrait la première femme à accéder à la présidence de la Réserve fédérale.
L'ancien secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a quant à lui fait savoir qu’il n’était pas intéressé par le poste.