Dans un entretien exclusif accordé à FRANCE 24, le sénateur américain, favorable à des frappes en Syrie, a salué le soutien du président français et estimé que l’inaction américaine avait mis ce dernier dans une "position politique inconfortable".
Dans un entretien exclusif accordé vendredi à FRANCE 24, le sénateur républicain américain John McCain, qui fait partie des 10 membres de la commission des affaires étrangères au Sénat à avoir voté en faveur d’une résolution pour une intervention militaire en Syrie, a déclaré que les hésitations d'Obama étaient embarrassantes pour François Hollande.
“J’apprécie le soutien de François Hollande”
Le président américain, qui à la surprise générale avait demandé un vote du Congrès sur d'éventuelles frappes contre le régime de Bachar al-Assad, a repoussé ce vote suite à la proposition russe de mettre les armes chimiques syriennes sous contrôle international. La France, qui était apparue comme unique allié des Américains, se retrouve dans "une position inconfortable" selon le sénateur.
L'ancien adversaire de Barack Obama en 2008 a salué la volonté de la France de participer à une éventuelle action internationale en Syrie. "J’apprécie le soutien de Monsieur Hollande", a-t-il déclaré. "Mais je pense aussi que cela peut l'avoir mis dans une position politique inconfortable après qu'il eût exprimé fermement son soutien... et puis il y a eu ce rétropédalage [avec le vote du Congrès, NDLR]."
"Nous devrions aborder le départ négocié d'Assad"
John Mc Cain a par ailleurs indiqué qu'il craignait que la cristallisation internationale récente sur les armes chimiques ait donné l’avantage à Assad pour utiliser des armes conventionnelles sur le terrain.
“Nous cherchons tous une solution pacifique, non violente, à ce conflit. Mais je dois dire que je suis extrêmement sceptique sur le fait que quoi que ce soit de bon en ressorte parce que je pense que Bachar al-Assad a le dessus sur le terrain", explique McCain. "En outre, les États-Unis semblent être plus impliqués dans la question précise de l'élimination des armes chimiques que dans la question générale que je pense que nous devrions aborder : le départ négocié de Bachar al-Assad."
"Je crains que le scenario de loin le plus probable, c'est que l'on continue à piétiner. Il y a des discussions - qui n'aboutissent pas - plusieurs requêtes ont été faites... et pendant ce temps, Bachar al-Assad intensifie ses attaques sur l'armée syrienne libre."
Ces remarques de McCain intervenaient alors que le secrétaire d’État John Kerry et son homologue russe Sergeï Lavrov poursuivaient leurs discussions à Genève pour essayer de trouver un accord sur l’élimination des armes chimiques syriennes.
Samedi, les chefs des diplomaties russe et américaine sont parvenus à un accord sur un plan d'élimination des armes chimiques en Syrie d'ici à la mi-2014.