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Deuxième nuit d'échauffourées entre policiers et manifestants

Après la mort d'un manifestant lundi, lors de heurts avec la police, la Turquie a connu jeudi sa seconde nuit d'affrontements entre forces de l'ordre et protestataires, faisant craindre la reprise de la contestation anti-Erdogan du mois de juin.

Pour la deuxième nuit consécutive, des échauffourées ont eut lieu à Istanbul et dans plusieurs villes de Turquie jeudi 13 septembre. La police turque est de nouveau intervenue pour disperser avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau quelque 2 000 à 3 000 personnes qui manifestaient dans le quartier de Kadiköy, sur la rive anatolienne du Bosphore, pour dénoncer la mort d'un jeune protestataire lundi.

La police a tiré des billes en plastique pour empêcher les manifestants de s'approcher du siège local du Parti de la justice et du développement (AKP), le parti au pouvoir. Les incidents se sont poursuivis pendant plusieurs heures et plusieurs manifestants ont été arrêtés. 

Selon les médias turcs, des incidents ont également opposé policiers et manifestants jeudi soir à Ankara, la capitale turque, et Antakya, au sud du pays, où Ahmet Atakan, un jeune de 22 ans a perdu la vie lundi soir lors de heurts avec la police. Sa famille affirme qu'il a été tué par un projectile tiré par la police, ce qu'a démenti le ministre de l'Intérieur Muammer Güler.

Reprise de la fronde du mois de juin ?

Ce décès a entraîné une recrudescence de l'agitation dans toute la Turquie, faisant planer la menace d'une reprise de la fronde antigouvernementale. Sans précédent, celle-ci avait agité toute la Turquie en juin, causant la mort de 6 personnes faisant plus de 8 000 blessés. Mercredi soir, des affrontements similaires s'étaient déroulés dans le même quartier de Kadiköy, un quartier considéré comme un fief de l'opposition. Mardi, c'est autour de la place Taksim que les échauffourées ont eu lieu.

À six mois des élections municipales, le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a accusé jeudi le principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), d'être à l'origine de ce regain d'agitation. "Ceux qui ont compris qu'ils ne pouvaient pas gagner les élections placent leurs espoirs dans les rues", a-t-il lancé lors de l'inauguration d'une foire commerciale à Istanbul.

Avec dépêches