
Dans une tribune publiée par le New York Times, Vladimir Poutine a mis en garde les États-Unis contre l'usage de la force en Syrie. Le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe se retrouvent jeudi à Genève.
Dans une tribune publiée par le New York Times jeudi 12 septembre, le président Poutine a remis la pression sur Washington. Il a d'abord accusé les rebelles syriens, et non l'armée régulière, d'avoir perpétré l'attaque chimique du 21 août près de Damas, dans le but de provoquer "une intervention" des États-Unis.
Le chef de l'État russe, plus proche allié de Damas, a également prévenu qu'un éventuel recours à la force en dehors du cadre du Conseil de sécurité de l'ONU serait "inacceptable" et "constituerait un acte d'agression".
Cette adresse au peuple américain survient quelques heures avant une rencontre
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prévue à Genève entre le secrétaire d’État américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les deux hommes doivent tenter de trouver un terrain d'entente sur le dossier syrien. Leur entretien devrait durer "au moins deux jours, peut-être plus", a déclaré Jen Psaki, la porte-parole du département d’État avant d’ajouter que le chef de la diplomatie américaine comptait aussi s’entretenir avec Lakhdar Brahimi, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie.
Sans surprise, la rencontre entre les deux hommes abordera surtout la mise en application de la proposition russe qui suggère de placer l’arsenal chimique syrien sous contrôle international et de le détruire. Une requête acceptée mardi par Damas.
Pour l'heure, le projet de démentèlement de l'armement chimique syrien n'est qu'un embryon dans lequel "des points restent à travailler", a précisé Jen psaki. Et pour mieux étudier et finaliser cette proposition russe, des experts en armement américains seront présents lors de cette rencontre, a indiqué le département d'État.
Un accord sur la proposition russe "serait un véritable exploit"
Positif, John Kerry a affirmé que Sergueï Lavrov avait "des idées intéressantes sur les moyens par lesquels nous pourrions parvenir à [un accord]", lors d’un forum de discussion en ligne organisé par Google + : "Si nous pouvons réellement sécuriser toutes les armes chimiques de la Syrie par ce biais, c’est clairement le moyen préférable, et de loin, et cela serait un véritable exploit."
John Kerry a également insisté sur le fait que ce contrôle des armes chimiques syriennes devait "pouvoir être constamment contrôlé" avec un accès international à tous les sites en question. Il a également mis en avant la nécessité d'"une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour être sûr qu’il y aura les moyens nécessaires."
Cette initiative diplomatique a conduit Barack Obama à revoir sa stratégie "va-t-en guerre" contre Damas. Même s’il reste sceptique sur l’application du projet russe, le président américain a demandé au Sénat de reporter le vote prévu sur l’autorisation de recourir à la force armée contre le régime de Bachar al Assad, accusé par les Occidentaux d’avoir gazé des civils le 21 août dernier près de Damas.
Avec dépêches