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Réunis au salon de l'automobile de Francfort jusqu'au 22 septembre, les professionnels du secteur se montrent optimistes et prédisent une sortie progressive de la crise sur le marché européen d'ici la fin de l'année 2013.

Les prémices d'une reprise se profilent pour le marché automobile européen, ont affirmé ses dirigeants réunis au salon de Francfort. Ils espèrent qu'elle va se concrétiser dès l'an prochain.

"La situation sur de nombreux marchés européens est tendue, malgré les premiers signes positifs, qui montrent que les choses se stabilisent", a constaté Martin Winterkorn, le patron du numéro un Volkswagen, lundi soir, à la veille de l'ouverture à la presse de l'IAA qui se tient jusqu'au 22 septembre.

"Le marché européen devrait (...) voir le bout du tunnel l'an prochain", a aussi estimé Carlos Ghosn, PDG du constructeur français Renault et de son allié japonais Nissan, dans une interview à la presse.

Après des années de baisse, les analystes s'attendent à la fin de l'hémorragie au second semestre 2013. Ils s'appuient pour cela sur les derniers chiffres disponibles pour l'Union européenne, où les immatriculations de voitures neuves ont rebondi en juillet.

Le marché européen "a touché le fond et se stabilise", estime ainsi Christoph Stürmer, du cabinet IHS Automotive.

La stabilisation des ventes "est un signe positif mais le marché ne pouvait pas tomber beaucoup plus bas", relativise Stefan Bratzel, spécialiste automobile allemand, qui considère que "la reprise sera plutôt lente".

Les dirigeants des constructeurs européens se gardent d'ailleurs bien de crier victoire trop tôt. "La crise peut encore nous occuper trois à cinq ans", a avertit le patron de BMW, Norbert Reithofer, en tablant sur une éventuelle reprise au plus tôt au deuxième semestre de l'an prochain.

Il ne faudra pas s'attendre à un fort rebond. "Après cinq années de baisse, le secteur va renouer avec la croissance, avec une progression des ventes de 0 à 1%", selon Carlos Ghosn. Le marché mondial devrait en revanche croître encore de 3%, a-t-il pronostiqué.

Le chemin pour arriver au niveau de 2007, quand 16 millions de voitures neuves avaient été vendues sur le Vieux Continent, semble encore long et certains experts doutent même qu'il puisse un jour de nouveau être retrouvé.

Une des clés de ce lent redémarrage va être le lancement de nouveaux modèles, avec 70 premières mondiales prévues sur le salon. Les Allemands, qui ont une place prépondérante à l'IAA et occupent des halls entiers du centre des expositions, ont levé le voile sur une partie d'entre elles dès lundi soir.

Daimler, qui espère commercialiser une voiture autonome en 2020, a notamment présenté sa nouvelle classe S 500, d'ores et déjà capable de se diriger de manière autonome dans certaines situations, comme par exemple un embouteillage, grâce à une multitude de caméras et capteurs intelligents.

À côté de la voiture connectée, un autre thème phare est l'hybride et l'électrique. BMW présente l'i3, sa première voiture 100% électrique, ainsi que sa sportive hybride rechargeable i8, tandis que VW expose ses premiers modèles zéro émission avec l'e-Up! et l'e-Golf. Face à l'arrivée de ces nouveaux concurrents, Opel a décidé de baisser le prix de son modèle électrique, l'Ampera, de près de 8 000 euros, alors que les ventes sur ce segment peinent à décoller.

Les grosses motorisations ne seront pas en reste avec la Lamborghini Gallardo LP570-4 Squadra Corse, une série limitée dotée de 570 chevaux, ou encore la Porsche 918 Spyder et ses près de 900 chevaux sous le capot.

Fiat a aussi fait parler de lui en annonçant au dernier moment que son emblématique patron, Sergio Marchionne, avait annulé sa présence à Francfort.

Le salon, qui se tient tous les deux ans en Allemagne, en alternance avec Paris, sera inauguré officiellement jeudi par la chancelière Angela Merkel avant d'ouvrir ses portes au public samedi.

AFP