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Les Français ont la réputation de ne pas être les plus accueillants des hôtes avec les touristes. Pour changer cela, un groupe de bénévoles, qui fait partie du "Réseau global des Greeters", s'active pour faire découvrir l'Hexagone avec le sourire.

La France est le pays qui accueille chaque année le plus de touristes au monde, mais malgré cela elle a la réputation tenace de les accueillir plutôt fraîchement. Mais c’est sans compter un mouvement qui prend de l’ampleur, celui des "Greeters" (littéralement "accueillant"), des bénévoles déterminés à se défaire de cette image négative et à prouver que les Français sont des gens sympatiques et bienveillants, qui souvent aiment à partager les richesses que leur pays peut offrir.

Le groupe français fait partie du "Réseau global des Greeters" (GGN), un mouvement né à New York en 1192 et qui est arrivé en France en 2007. Présent dans 51 villes et 18 pays, c’est à Paris que le mouvement compte le plus de bénévoles. On en dénombre 360. Les Greeters parisiens, qui parlent plusieurs langues, fixent aux touristes - généralement par groupe de six - des rendez-vous via leur site web. Ils leurs font découvrir ensuite les trésors cachés de leurs quartiers - cafés, restaurants, galeries d’art ou encore parcs ou bâtiments à l’architecture particulière. Ils ne demandent aucune rétribution en retour, si ce n’est parfois une commission pour avoir organisé une visite de groupe quelque part. Le réseau fonctionne uniquement grâce à des donations et des sponsors des collectivités ou commerces locaux.

Lutter contre les stéréotypes

FRANCE 24 a rencontré certains "Greeters" lors de leur Congrès international qui se tenait le 9 septembre à l’Hôtel-de-Ville de Paris sous les auspices des autorités de la ville, enclines à encourager une initiative qui pourrait contrecarrer certains stéréotypes dont souffrent les Français. Une réputation que Jean-Bernard Bros, adjoint au maire de Paris chargé du Tourisme, peut comprendre. "Plus le tourisme devient important, plus d’éventuelles frictions deviennent inévitables", explique-t-il à FRANCE 24. "Les 'Greeters' aident à surmonter les différences culturelles entre les locaux et les visiteurs. Cette initiative montre que les Parisiens, qu’on pourrait penser souvent trop occupés pour cela, peuvent trouver de l’intérêt à montrer aux étrangers le visage authentique de leur ville", précise-t-il.

"Paris souffre d’une réputation qu’elle ne mérite pas, et notre but est de changer la manière dont les Parisiens et les Français sont perçus", ajoute pour sa part Claude d’Aura qui gère la branche parisienne des 'Greeters', "Parisien d’un jour, Parisien toujours". "Nous prouvons tous les jours que cette image est infondée", affirme-t-elle.

La France, "un modèle"

Diana Hounslow, une expatriée britannique, chargée du tourisme pour le Pas-de-Calais, une région qui a “mauvaise presse” selon ses termes, raconte que les habitants du Nord ont accueilli avec beaucoup d’enthousiasme l’idée d’accueillir les touristes. “Nous avons demandé aux gens de la region ce qu’ils attendaient du tourisme, et ils ont répondu qu’ils souhaitaient rencontré les visiteurs, leur parler et apprendre à les connaître”, explique-t-elle. "Même s’il rapporte de l’argent, le tourisme peut souvent être perçu comme envahissant, en particulier dans des grandes villes comme Paris ou dans des stations balnéaires, où souvent se déversent des flots de touristes qui s’intéressent peu aux habitants des lieux, estime-t-elle. Les bénévoles permettent de décrisper les choses."

Katie Law, responsable des “Greeters” de Chicago, représentait le mouvement lors du Congrès. L’enthousiasme des Français pour ce concept a été "un modèle à suivre pour nous tous : la majorité des grandes villes françaises ont adopté l’idée et la mette en pratique avec un grand énergie", observe-t-elle. "C’est d’ailleurs ironique que ce soit en France, qui a la réputation d’être si désagréable envers ses visiteurs, que le mouvement soit le plus développé", remarque-t-elle.

Pour Gail More, 59 ans, l’une des fondatrices du mouvement, le succès français s’explique par le fait que "les 'Greeters' français sont très fiers de leur pays et prennent plaisir à le faire découvrir à des touristes qui ne demandent rien de plus".
 

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