Alors que l'armée égyptienne continuait dimanche son opération contre des militants islamistes dans le nord du Sinaï, un groupe djihadiste de cette région a revendiqué l'attentat auquel a échappé le ministre de l'Intérieur égyptien jeudi.
L’attentat de jeudi 5 septembre au Caire, auquel le ministre de l’Intérieur égyptien a échappé, a été revendiqué dimanche par un groupe djihadiste, Ansar Baït al Maqdis. Ce mouvement islamiste basé dans le Sinaï a publié un communiqué sur un site djihadiste : "Grâce à Dieu, nous avons forcé le dispositif de sécurité du
ministre de l'Intérieur (...) au moyen d'une opération suicide menée par l'un des lions d'Égypte qui a fait voir au boucher de l'Intérieur la mort de ses propres yeux et ce qui suivra sera pire."
C’est le même mouvement qui, l’an dernier, avait revendiqué des tirs de roquettes en direction d’Israël. Le groupe s'est excusé de "ne pas avoir tué le tyran", menaçant d'une nouvelle attaque contre lui et le chef de l'armée, le général Abdel Fatah al-Sissi. Il reproche aux deux hommes d'être responsables de la mort de centaines de partisans de Mohamed Morsi. "Nous appelons tous les musulmans en Égypte à se tenir à l'écart des installations militaires et des bâtiments du ministère de l'Intérieur pour préserver leurs vies", prévient encore le communiqué.
Au moins neuf morts dans l'opération de l'armée dans le Sinaï
Les activistes islamistes du Sinaï sont de plus en plus actifs depuis le 3 juillet, date à laquelle l'armée a déposé le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, mais les violences ne se limitent pas à cette région voisine de la bande de Gaza et d'Israël. L'attentat à la voiture piégée de jeudi, commis en plein jour au Caire au passage de la limousine blindée du ministre, reste toutefois le plus spectaculaire. Une personne a été tuée tandis que le ministre est sorti indemne.
Samedi 7 septembre, l’armée égyptienne a lancé une vaste offensive dans le Sinaï contres les insurgés. Selon les services secrets, on dénombre au moins neuf morts, chiffre invérifiable de source indépendante, les zones bombardées étant interdites d'accès par l'armée. Dimanche, l’armée a assuré continuer de bombarder le nord du Sinaï.
Des habitants contactés par l'AFP ont pu confirmer qu'ils avaient vu de loin des hélicoptères Apache de l'armée tirer roquettes et missiles sur des cibles pour la deuxième journée consécutive dimanche, notamment près de Rafah, le point de passage vers Gaza. En deux mois, les militaires ont assuré avoir tué une centaine d'insurgés dans le Sinaï et affirmé que ces derniers avaient tué 58 policiers, 21 soldats et 17 civils.
Avec dépêches