Les membres du Comité international olympique ont réintégré la lutte dans le programme des Jeux de 2020, attribués à Tokyo. Ce sport, exclu en février, a été préféré au squash et au baseball lors d'un vote organisé à Buenos Aires.
Après six mois de combat, les amateurs de lutte ont obtenu satisfaction. Les membres du Comité international olympique (CIO) ont voté sans surprise dimanche 8 septembre en faveur de la réintégration de ce sport dans le programme olympique des Jeux de 2020 et de 2024.
Exclue en février dernier, la lutte a été repêchée après avoir été préférée au squash et au baseball/softball lors du vote organisé dans le cadre de la 125e session du CIO à Buenos Aires, en Argentine. Cette discipline ancestrale a récolté 49 voix sur 95, contre 24 pour le baseball/softball et 22 pour le squash.
Avant de procéder au scrutin, plusieurs grands noms de la lutte se sont succédés devant les membres du CIO pour défendre leur sport. La Française Lise Legrand, médaillée de bronze aux Jeux d’Athènes, a notamment évoqué "son amour" pour la lutte : "Je n’aurais jamais imaginé participer aux Jeux Olympiques et même gagner une médaille. Les gens demandent souvent quel est l’événement le plus émouvant aux JO. Pour moi, il s’agit de la Cérémonie d’ouverture où le monde se rassemble autour du sport".
Le nouveau président de la Fédération internationale de la lutte (FILA), Nenad Lalovic, a aussi plaidé pour sa discipline, assurant que la lutte avait pris les mesures nécessaires pour rendre les combats plus attrayants. "Nous avons travaillé depuis plusieurs mois pour faire de la FILA une fédération moderne : création de 15 commissions, présence accrue des femmes, adoption de nouvelles règles. Nous présentons aujourd’hui une nouvelle lutte et une FILA révolutionnaire", a-t-il déclaré devant la session du CIO.
Sa suppression avait provoqué un énorme tollé
La suppression de la lutte du pré-programme des JO de 2020 avait suscité une énorme vague d’émotion en début d’année. De nombreux sportifs avaient menacé de rendre leurs médailles pour dénoncer la disparition de ce sport antique par excellence, présent depuis le début des jeux de l’ère moderne en 1896.
Les présidents russes, américains et iraniens étaient même montés au créneau. Vladimir Poutine, Barack Obama et Mahmoud Ahmadinejad avaient critiqué ouvertement le CIO. Des lutteurs de ces trois pays, dans lesquels ce sport est très populaire, avaient par ailleurs symboliquement et pacifiquement joint leurs forces lors de plusieurs compétitions pour tenter de sauver leur discipline.
En France, la lutte souffre d’un manque de médiatisation, mais compte toutefois près de 20 000 licenciés et 2 000 compétiteurs. Ce sport a surtout permis à la délégation tricolore de remporter de nombreux titres lors des Jeux olympiques avec 14 médailles dont quatre en or depuis 1896.