Après avoir rallié d’importants soutiens, François Hollande a annoncé que la question d’une action militaire des forces franco-américaines en Syrie contre le régime de Bachar al-Assad pourrait être réglée d’ici la fin de la semaine.
Après plusieurs jours de tractations diplomatiques, la question d’une action militaire pour "punir" le régime syrien pourrait être réglée d’ici la fin de la semaine. C’est, en substance, ce qu’a assuré François Hollande samedi 7 septembre.
Le président a estimé que le Congrès américain voterait sur un recours à la force armée "jeudi ou vendredi", mais aussi précisé que le rapport des inspecteurs de l’ONU sur l’utilisation des armes chimiques serait dévoilé "sans doute à la fin de la semaine" prochaine. Il a par ailleurs annoncé qu’il attendrait que soient réglées ces questions avant de s’adresser à la nation.
Ces deux éléments sont essentiels pour que se matérialise l’action militaire franco-américaine en Syrie. Un refus américain marquerait probablement un temps mort dans l’éventualité d’une opération tandis que le rapport de l’ONU pourrait dissiper les dernières réticences.
L’Union européenne convaincue
François Hollande, pour qui le soutien de l’Union européenne était essentiel, s'est engagé à attendre ce document avant une éventuelle action militaire. "Au G20, nous avons progressé, maintenant l'Union européenne s'est rassemblée. J'ai contribué à cette position en indiquant que le rapport des inspecteurs (de l'Onu) serait un élément de la décision", a-t-il ajouté.
Pour la plupart des États de l'Union européenne, ce rapport est une étape essentielle, susceptible de confirmer de manière indépendante les accusations d'attaques aux gaz toxiques.
Ces derniers jours, Paris s’est surtout attelé à soigner la rhétorique afin de ne pas froisser ses partenaires européens. "Il n'y aura pas de solution militaire en Syrie. Il y aura une action militaire, il y aura une pression militaire conduisant à une solution politique et dans les meilleurs délais. C'était ce que voulaient les Européens", a souligné le chef de l’État.
Et la stratégie française a fonctionné. Vingt-quatre heures après le désaccord affiché lors du G20 de Saint-Pétersbourg, l’Allemagne a finalement accepté, samedi, de signer, comme les autres membres de l'UE, l'appel initié par Washington pour qu'une "réponse claire et forte" soit apportée aux attaques chimiques en Syrie.
Une coalition en gestation ?
Si les parties prenantes d’une éventuelle action militaire en Syrie ne se sont probablement pas toutes fait connaitre, la France et les États-Unis savent qu’ils disposent désormais d’un soutien diplomatique conséquent. Les chefs de la diplomatie des deux États, qui se sont entretenus samedi, s'en sont félicités.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a souligné un "soutien large et grandissant" au projet d’action militaire. "Désormais 7 des 8 pays du G8 partagent notre analyse sur une réaction forte" comme "12 pays du G20", a-t-il déclaré, en évoquant également le soutien de l'Union européenne et celui du Conseil de coopération du Golfe.
Le Secrétaire d’État américain John Kerry a, pour sa part, salué la déclaration "très puissante" de l'UE sur la Syrie, assurant que les États-Unis se sentaient "encouragés".
Des éléments de soutien qui pourraient faciliter le feu vert du Congrès américain et précipiter, de fait, une intervention. Car les États-Unis ont d’ores et déjà annoncé qu’ils n’attendraient pas le rapport des inspecteurs de l’ONU s’ils doivent frapper.
Avec dépêches.