Plus d'un an après les émeutes de Lhassa, le tribunal du Tibet, qui a jugé cinq personnes accusées d'avoir participé aux manifestations en 2008, a condamné à mort deux Tibétains pour avoir provoqué des incendies meurtriers.
AFP - Deux personnes qui avaient participé aux émeutes de Lhassa ont été condamnées à mort par un tribunal du Tibet pour avoir provoqué des incendies meurtriers, a rapporté mercredi l'agence Chine Nouvelle, annonçant les premières peines capitales plus d'un an après les troubles.
Deux autres accusés ont été condamnés à mort, mais avec un sursis de deux ans, une peine généralement commuée en prison à vie en Chine, a précisé l'agence officielle. Un autre s'est vu infliger la prison à vie, a ajouté Chine Nouvelle, citant un porte-parole du tribunal de Lhassa.
Les cinq accusés, sur lesquels aucun détail n'a été fourni, ont été jugés dans trois affaires séparées, pour des incendies de magasins qui ont fait sept morts à Lhassa en mars 2008.
Selon l'agence officielle, un autre dossier d'incendie, qui s'est soldé par cinq morts durant les émeutes de mars est en cours de jugement.
Contactée par l'AFP, une personne de garde au tribunal n'a pas été en mesure de confirmer les condamnations. Le gouvernement régional n'était pas joignable.
Selon les autorités chinoises, les émeutiers de Lhassa en mars 2008 ont tué 18 civils et un policier.
Une version contestée par les exilés, pour qui 203 Tibétains ont trouvé la mort à Lhassa et lors de la répression des troubles qui s'étaient propagés dans les régions à population tibétaine environnantes, dans l'ouest de la Chine.
En février, le vice-président du gouvernement régional du Tibet, Baema Cewang, avait fait état de 76 personnes condamnées après les émeutes de l'année dernière dans la capitale de la Région autonome du Tibet, sans donner de détails.
Le chiffre précédent donné par les autorités en novembre avait été de 55.
Les manifestations antichinoises avaient débuté le 10 mars à Lhassa, jour anniversaire du soulèvement contre la tutelle de Pékin de mars 1959, avant de prendre une tournure plus violente le 14 mars et de s'étendre à d'autres régions de Chine où vivent des minorités tibétaines.
Cette année, pour le 50e anniversaire de cette insurrection manquée, les autorités chinoises avaient considérablement renforcé la sécurité au Tibet et dans les zones environnantes en mars pour empêcher que des troubles ne se reproduisent.