Alors que le conflit moldave s'internationalise, le président Vladimir Voronine accuse la Roumanie d'être derrière les manifestations d'opposants, ce que Bucarest dément. L'ambassadeur de Roumanie a été été sommé de quitter le pays.
Mercredi, le président moldave Vladimir Voronine a accusé mercredi la Roumanie d’avoir fomenté la flambée de violences qui a embrasé la capitale du pays, Chisinau.
"La Roumanie est impliquée dans tout ce qui se passe chez nous", a-t-il affirmé.
Malgré un démenti immédiat de Bucarest, le gouvernement moldave a déclaré l’ambassadeur roumain à Chisinau persona non grata et l’a sommé de quitter le pays sous 24 heures.
Anciennement rattachée à la Roumanie avant d’être annexée par l’URSS, la Moldavie n’a déclaré son indépendance qu’en 1991.
Jean-Bernard Cadier, spécialiste en politique internationale à FRANCE 24, rappelle que de par ses frontières, la Moldavie "est et a toujours été sur la ligne de fracture entre l’Union européenne et la sphère d’influence russe".
La jeunesse se tourne vers l’Ouest
Au lende main des violentes émeutes anticommunistes qui ont secoué la capitale et causé la mort d’une manifestante, des centaines de personnes se sont de nouveau regroupées devant le siège du gouvernement, à Chisinau. Ils protestent contre l’écrasante victoire du Parti communiste aux élections législatives.
"La si tuation est plus calme qu’hier", constate Romain Goguelin, envoyé spécial de FRANCE 24 en Moldavie, ajoutant que le président Voronine a menacé de recourir à la force si la situation devait dégénérer une nouvelle fois.
"La plupart des manifestants sont des jeunes, des étudiant s, qui disent qu’ils en ont assez du communisme. Ils veulent un nouveau régime, ils se tournent vers l’Ouest", explique Romain Goguelin.
Mardi, des jeunes manifestants avaient mis à sac le Parlement, jetant meubles et ordinateurs par les fenêtres, et occupé la présidence avant que les forces de l'ordre ne reprennent le contrôle de la capitale dans la nuit.