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Les rebelles du M23 battent en retraite dans le nord de Goma

Après sept jours de combats, le M23 a plié face à une offensive d'une ampleur inédite des forces armées congolaises, appuyées par les casques bleus. Les rebelles ont quitté la ligne de front au nord de la capitale du Nord-Kivu.

Confrontés à une offensive sans précédent des casques bleus et de l’armée régulière, les rebelles du M23 (Mouvement du 23-Mars) ont annoncé vendredi qu'ils se retiraient de la ligne de front du nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Sur le réseau social Twitter, le chef du M23, Bertrand Bisimwa, a annoncé qu’il avait ordonné à ses "forces de se retirer de la ligne de front de Kanyaruchinya pour permettre l'arrêt des combats".

Aucun des deux camps n’a publié de bilan des sept jours d'affrontements, pour le moment, mais une source militaire occidentale fait état de "lourdes pertes". Kinshasa, de son côté, a officialisé la mort de 13 civils, frappés par des chutes d’obus.

Un retrait forcé

Ce retrait des rebelles constitue une étape importante pour le gouvernement de Kinshasa, qui s’est réjoui d'avoir atteint "l'essentiel" des objectifs fixés pour cette phase des combats. Ces objectifs avaient pour but de déloger les rebelles des positions qu'ils occupaient sur les hauteurs à une quinzaine de kilomètres de Goma, ville située à la frontière avec le Rwanda.

Joint par l'AFP, vendredi, en fin d'après-midi par téléphone, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, a précisé que le retrait était achevé. "Nous avons quitté cette position", a-t-il dit, en précisant le caractère stratégique de ce choix : "Amener les FARDC (l'armée régulière) loin de la frontière avec le Rwanda".

Contre une internationalisation du conflit

Cette déclaration fait écho aux propos de la représentante de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Ashton. Vendredi, elle avait mis en garde contre "toute tentative pour internationaliser le conflit", et estimé que "toute intervention directe de pays voisins de la RDC ne pourrait qu'aggraver la situation".

Le Nord-Kivu, province stratégique en raison d’importante présence de minerais, est l'une des régions les plus densément peuplées de la RDC. Le M23, profitant de l’instabilité caractéristique de la région, y a démarré ses activités en mai 2012.

Le gouvernement de la RDC et l'ONU accusent régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de fournir un soutien aux rebelles du M23, ce que les deux pays ont toujours réfuté.

Avec dépêches

Tags: Rwanda, RD Congo, ONU, M23,