
Le Conseil de sécurité n'est pas parvenu à adopter le projet de résolution britannique sur une intervention en Syrie, faute de consensus. Londres a néanmoins affirmé qu’aucune action ne serait menée avant la publication du rapport des enquêteurs.
Réunis à New York mercredi, les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité ne sont pas parvenus à s’accorder sur le projet de résolution britannique relatif à une intervention militaire en Syrie, suite à l’attaque chimique du 21 août que les Occidentaux attribuent au régime syrien. La Grande-Bretagne a néanmoins marqué le pas en assurant qu'aucune action armée n'aurait lieu avant la publication des résultats de l'enquête des inspecteurs de l'ONU, présents sur les lieux du drame depuis mercredi.
Principaux évènements et déclarations de la journée.
• Les autorités britanniques ont rendu publique une motion dans laquelle elles déclarent que "le Conseil de sécurité des Nations unies doit avoir la possibilité d'examiner [le compte-rendu que doivent fournir les enquêteurs de l’ONU en Syrie] et de s'assurer que tous les efforts ont été faits pour obtenir une résolution soutenant une action militaire avant qu'une telle action soit prise". Cette motion doit être débattue par les parlementaires britanniques lors d'une session prévue jeudi.
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Selon le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, les experts ont besoin de quatre jours pour achever leur mission, avant de procéder à des analyses et de présenter leur rapport.
• Lors des consultations à huis clos organisées entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine), les ambassadeurs russe et chinois ont quitté la salle au bout d'une heure et quart. Les représentants des trois autres pays sont restés un peu plus longtemps mais sont sortis sans faire de déclaration.
• Le chef de la diplomatie britannique, William Hague, a déclaré s'attendre à voir se poursuivre les discussions à l'ONU "ces prochains jours". Si, à ses yeux, l’adoption de la résolution semble "improbable", il prône cependant une action sans "trop tarder", même si le texte est rejeté.
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• En France, à la suite d'un conseil de défense, Paris a annoncé la convocation du Parlement français en session extraordinaire le 4 septembre. "Nous avons fait l'analyse de la situation des différentes hypothèses sur le plan diplomatique bien sûr, et sur le plan de la défense", a indiqué le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à la sortie de cette réunion à laquelle participaient notamment le Premier ministre, le ministre de la Défense et celui de l'Intérieur, le chef d'état-major des armées et le directeur général de la sécurité extérieure.
• Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a fait savoir que l'usage d'armes chimiques était "inacceptable" et "ne [pouvait] pas rester sans réponse".
"Les informations disponibles, issues d'un grand nombre de sources, désignent le régime syrien comme responsable de l'utilisation d'armes chimiques" lors des attaques survenues près de Damas le 21 août, a-t-il poursuivi, en marge d’une réunion à Bruxelles des ambassadeurs de l'Alliance atlantique, en assurant que "les responsables devront rendre des comptes".
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• De son côté, le régime de Damas a prévenu que la Syrie serait "le cimetière des envahisseurs".
Selon des habitants de la capitale ainsi que des sources proches de l’opposition, les forces gouvernementales syriennes ont évacué la plupart des centres de commandement et des bâtiments militaires du centre de la ville.
• Le roi Abdallah II de Jordanie et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont appelé à une solution "globale" en Syrie, alors que plusieurs pays occidentaux semblent sur le point de lancer une action militaire contre Damas. "Le roi et Abbas ont discuté de la crise syrienne, et appellent à une solution globale à la crise, qui mettrait fin aux souffrances du peuple syrien", indique un communiqué publié par le palais à Amman.
Avec dépêches