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Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé mardi la communauté internationale à la "prudence" en Syrie, soulignant qu'une intervention militaire aurait des conséquences "catastrophiques" pour les pays du Moyen-Orient.

Sans surprise, Moscou, indéfectible allié du régime de Damas, appelle les Occidentaux et plus particulièrement les Américains à faire preuve de "prudence" en Syrie après les rumeurs faisant état d’une possible intervention militaire de la communauté internationale contre le régime de Bachar al-Assad.

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"Quelle sera la réponse appropriée ?"
Pour Moscou, une intervention militaire en Syrie serait "catastrophique"

"Les tentatives visant à contourner le Conseil de sécurité [de l'ONU, ndlr], de créer une fois de plus des prétextes artificiels et infondés pour une intervention militaire dans la région vont créer de nouvelles souffrances en Syrie et auront des conséquences catastrophiques pour les autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord", a indiqué le porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch, dans un communiqué.

Le ministère russe des Affaires étrangères a également réitéré sa "sérieuse déception" concernant la décision des États-Unis de reporter une réunion prévue cette semaine avec la Russie sur la crise syrienne à La Haye.

"Lourdes conséquences"

Report de la mission des experts de l'ONU

En raison de l'insécurité ambiante, le ministre syrien des Affaires étrangères a indiqué que les inspections des experts de l'ONU, chargés de confirmer s'il y a eu recours ou non à l'arme chimique dans l'attaque du mercredi 21 août, reprendront mercredi 28 août.

Même son de cloche du côté de Téhéran, autre allié de Bachar al-Assad, qui a prévenu qu’une attaque armée contre la Syrie aurait de "lourdes conséquences". Rappelant la "situation très sensible" de la région, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, a dit "espérer que les dirigeants américains et certains pays européens feront preuve de suffisamment de sagesse, d'autant plus qu'il n'y a pas d'autorisation du Conseil de sécurité" pour une opération militaire.

Alors que les États-Unis consultent leurs partenaires européens sur une éventuelle intervention militaire, le secrétaire d'État américain John Kerry a affirmé lundi 26 août que l'utilisation d'armes chimiques était "indéniable", pointant du doigt, sans la nommer, la responsabilité de Damas dans l’attaque à l’arme chimique qui a fait des centaines de morts, mercredi dernier, dans un des faubourgs de la capitale syrienne.

Selon la presse américaine, le président Barack Obama étudie une attaque contre la Syrie qui serait brève et de portée limitée. Le chef de la diplomatie britannique William Hague a estimé pour sa part qu'il était "possible" de répondre à l'usage d'armes chimiques sans l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU.

Londres évoque également à mots couverts une possible intervention armée, tout en précisant qu'aucune décision n'a encore été arrêtée. "Aucune décision n'a été prise pour l'instant. Nous continuons à discuter avec nos partenaires internationaux de ce que la réponse appropriée doit être mais, dans ce cadre, nous préparons des plans militaires pour le cas échéant", a indiqué un porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron.

Avec dépêches