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La Belgique veut empêcher l'ex-président tchadien de quitter Dakar

La Belgique a demandé au Sénégal de s'engager "solennellement" à empêcher Hissène Habré de quitter Dakar. L'ex-président tchadien est en effet accusé de crime contre l'humanité et a trouvé refuge au Sénégal.

AFP - La Belgique a annoncé mardi qu'elle abandonnerait une de ses exigences à l'égard du Sénégal si ce pays déclarait "solennellement" devant la Cour internationale de justice (CIJ) qu'il empêcherait l'ex-président tchadien Hissène Habré de quitter Dakar.

"Si le Sénégal est prêt à déclarer solennellement devant la Cour qu'il ne laissera pas M. Habré quitter son territoire (...) une telle déclaration pourrait suffire à la Belgique pour considérer que sa demande est sans objet", a déclaré un responsable du ministère belge de la Justice, Gérard Dive.

La déclaration devra toutefois être "claire et sans conditions", a ajouté M. Dive au cours d'une audience de la CIJ à La Haye.

 La cour examine depuis lundi une "demande en mesures conservatoires" de la Belgique, destinée à garantir que M. Habré, inculpé de crimes contre l'humanité et en résidence surveillée à Dakar, "reste sous le contrôle" des autorités sénégalaises.

Le Sénégal, où Hissène Habré s'est réfugié après sa chute en 1990, devrait répondre mercredi à la question d'un magistrat de la Cour de savoir s'il accepterait de faire une telle déclaration.

La Belgique, qui a émis en 2005 un mandat d'arrêt international à l'encontre de M. Habré, a saisi la CIJ en février pour qu'elle ordonne au Sénégal de le juger pour crimes contre l'humanité et tortures ou de l'extrader vers la Belgique.

En attendant une décision sur le fond, Bruxelles a demandé à la Cour d'ordonner à Dakar de prendre des "mesures" intérimaires pour "éviter que M. Habré puisse se soustraire à la justice".

Cette demande est motivée par de récentes déclarations du président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a menacé de lever la mise en résidence surveillée de M. Habré s'il ne recevait pas les 27,5 millions d'euros qu'il estime nécessaires à l'organisation du procès.

Selon le rapport d'une commission d'enquête tchadienne, le régime d'Hissène Habré (1982-1990) a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et dans certains groupes ethniques.