
Un nouvelle réplique (de 5,3 sur l'échelle de Richter) a secoué le centre de l'Italie au lendemain d'un tremblement de terre qui a fait au moins 235 morts. Cette réplique a duré plusieurs secondes et engendré des moments de panique à L'Aquila.
La terre a continué de trembler mardi dans le centre de l’Italie, au lendemain du violent séisme qui a fait au moins 235 morts et des milliers de sans-abris.
Une forte réplique d’une magnitude de 5,3 sur l’échelle de Richter, la plus puissante depuis le tremblement de terre de lundi, a été ressentie mardi vers 17h50 (GMT) à L’Aquila, épicentre de séisme, et jusqu’à Rome, à une centaine de kilomètres de là.
Dans les zones sinistrées, cette nouvelle secousse de quelques secondes a semé un vent de panique. Dans les camps, "on s’organise avec beaucoup de crainte après cette récente secousse", témoigne notre correspondant Alexis Masciarelli, correspondant de FRANCE 24, depuis un camp proche de L’Aquila où 300 personnes sans-abri sont venues s’abriter.
Mardi soir, une jeune femme a été retrouvée vivante après 42 heures passées sous des ruines. Environ 150 personnes ont été dégagées vivantes des décombres dans la ville de L’Aquila, principale agglomération des Abruzzes. Dans la soirée, malgré l’obscurité, les secours continuent de fouiller les décombres.
En fin de journée, 228 corps étaient recensés à la morgue de L'Aquila, au cœur de la zone sinistrée.
Le séisme de lundi, d'une magnitude de 6,2 sur l'échelle de Richter, est le plus meurtrier depuis trente ans.
"Les opérations seront arrêtées dans 48 heures, lorsqu’il sera absolument certain que nous ne pourront plus trouver de survivants sous les décombres", a déclaré le chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, lors d'une conférence de presse donnée à L'Aquila mardi.
Outre la pluie et le froid, le travail des sauveteurs a par ailleurs été compliqué par des répliques de forte intensité - 280 au total -, qui ont continué de secouer la région.
"Les pompiers ont dû s’arrêter à plusieurs reprises, par crainte de voir les bâtiments s’effondrer sur eux à cause des répliques", rapporte Alexis Masciarelli.
Quelque 17 000 personnes ont fui leurs maisons
Onna, village situé à une dizaine de kilomètres de L’Aquila et épicentre du séisme, a été totalement détruit. Quarante personnes sont mortes, sur les quelque 300 que comptait le village avant le tremblement de terre. "C’est une ville fantôme. Les recherches touchent à leur fin. Les habitants eux-mêmes disent qu’il n’y a plus personne à retrouver", témoigne Alexis Masciarelli.
Les rares maisons encore debout sont interdites d’accès. Les plus endommagées par les secousses sont en train d’être détruites au bulldozer par le génie militaire, qui craint que de nouvelle secousses ne les fassent tomber.
Le séisme aurait fait 17 000 sans-abri, selon la protection civile. Les survivants affluent vers des refuges de fortunes installés à la hâte, à quelques kilomètres du centre historique de L’Aquila, ravagé. "Ils ne veulent pas rester dans la ville. Ils ont peur des répliques", rapporte notre envoyé spécial.
"En ce qui concerne cette première nuit, nous avons donné un abri aux personnes âgées et aux enfants. Nous attendons plus de tentes pour que tout le monde puisse être abrité", affirme Paolo Diani, un coordinateur du camp de Mazzano, dans la banlieue de L’Aquila.
Silvio Berlusconi, qui s'est rendu sur place dans la journée, a annoncé que 20 camps de tentes, équipés de cuisines de campagne, allaient pouvoir accueillir 14 500 personnes. Son gouvernement devrait aussi débloquer 30 millions d'euros d'aide immédiate et le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, a annoncé l'arrivée de 1 700 hommes en renfort, dont 1 500 pompiers.
Aux abords de L’Aquila, une distribution d’urgence de nourriture et d’eau a été organisée dans un stade de football. Mais les réserves se sont rapidement épuisées. Certains hôtels de la côte adriatique, toute proche, ont été réquisitionnés pour héberger les sans-abri.