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Ayrault ne touchera pas à l’âge légal de départ à la retraite

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, invité du journal de 20h de France 2 dimanche, a confirmé qu’il n’était "pas question" de relever l’âge légal de départ à la retraite, fixé à 62 ans, dans le cadre de la réforme en préparation.

"Cette réforme sera juste", a affirmé Jean-Marc Ayrault, dimanche 25 août au journal de France 2. Alors que le Premier ministre ouvre lundi l'ultime chapitre de la concertation sur le dossier sensible des retraites, en réunissant une dernière fois les partenaires sociaux (syndicats et patronat) pour affiner les contours du projet de loi, le chef du gouvernement a promis la veille de ne pas revenir sur l’âge de départ à la retraite, fixé à 62 ans.

"Il n’est pas question" d’y toucher car cela reviendrait "à pénaliser toute une génération. Tous ceux qui ont prévu d’aller à la retraite dans les années qui viennent se sentiraient trahis", a-t-il déclaré.

Pour autant, le Premier ministre n'a donné aucun détail sur le financement de cette nouvelle réforme ni sur la durée de cotisations. "Rien n'est encore décidé", a-t-il affirmé en réponse à une hausse éventuelle de la CSG ou des cotisations sociales. "Je veux écouter (lundi, NDLR) les partenaires sociaux".

La piste d'une augmentation de la CSG, jugée "cohérente" par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a été fragilisée ces derniers jours par le débat sur le poids de la fiscalité en France, car elle présente l'inconvénient de ponctionner les ménages. A l'image de la CFDT, certains lui préfèrent une augmentation des cotisations salariales et patronales à laquelle s'oppose fermement le Medef, principal syndicat patronal.

Une hausse de 0,1 point de ces cotisations sur quatre ans (2014-2017) rapporterait 2,6 milliards d'euros au régime général, selon le rapport Moreau. Et 0,5 point de CSG supplémentaire représente 6,1 milliards d'euros.

Ces deux mesures permettent des économies immédiates. Or le gouvernement compte trouver 7 milliards d'euros pour combler le déficit du régime général (salariés du privé). Retraités, actifs, entreprises : tout le monde sera mis à contribution, a-t-il répété.

À terme, le gouvernement privilégie l'allongement de la durée de cotisation nécessaire pour une retraite à taux plein, actuellement de 41,5 ans.

Reste à savoir à quel rythme et selon quelles modalités. Ce dernier point a cristallisé les mécontentements d'une partie des syndicats (CGT, FO, FSU et Solidaires) qui appellent à une journée de mobilisation le 10 septembre, avec des manifestations et des arrêts de travail. La CFDT, la CFE-CGC et la CFTC comptent, elles, sur la concertation pour faire passer leurs propositions sur les femmes, les métiers pénibles ou les jeunes.

Pour les rassurer, le gouvernement devrait instaurer un compte-temps pénibilité permettant aux salariés exerçant un métier pénible de partir plus tôt ou de se reconvertir. D'autres mesures comme la modification des droits familiaux à la retraite en faveur des femmes ou la prise en compte des années d'étude devraient être précisées.

Avec dépêches