
Dans la revue de presse, ce vendredi, la Syrie qui continue de massacrer en toute impunité, l’université d’été du parti socialiste, et la Tour de Pise qui se redresse toute seule.
"Syrie l’impunité", titre Libération avec une photo d’un cadavre d’adolescent transporté à Ghouta.
Dans son éditorial, François Sergent s’indigne contre "l’indifférence du monde". Les Etats Unis ne bougent pas. L’Europe non plus. Assad peut donc continuer à tuer en paix. "Il peut continuer à détruire son pays en toute impunité", écrit l’éditorialiste. "Cette indifférence du monde ne fait que renforcer le camp le plus extrême et islamiste de l’opposition", poursuit-il. "Mais personne ne pourra dire qu’il n’a pas vu les enfants de Ghouta", conclut-il.
Dans le Figaro, Pierre Rousselin souligne "l’incohérence occidentale" dans ce dossier. Barack Obama avait parlé de ligne rouge, il y a un an, à propos de l’utilisation d’armes chimiques. "Cette ligne rouge, écrit l’éditorialiste, n’est pas seulement franchie, elle est noyée dans le sang. Comment dans ces conditions ne pas se sentir responsable de ce qui se passe à Damas ? " , s’interroge-t-il.
Pourtant, discrètement, l’opération anti-Assad aurait commencé, croit savoir le Figaro. Selon les informations du journal, plusieurs groupes de l’armée syrienne libre, formés depuis plusieurs mois en Jordanie par la CIA seraient entrés en Syrie, mi-août. Ils auraient notamment été épaulés par des commandos jordaniens et israéliens.
Leur poussée se ferait même déjà sentir, jusque dans les faubourgs de Damas, notamment à Ghouta. Et selon le journal, leur présence pourrait expliquer le bombardement de mercredi. Mais attention, il faut être prudent. Le Figaro ne cite aucune source précise, et l’article mériterait d’être davantage documenté.
En attendant peut-être une intervention plus large et moins secrète des occidentaux, il y a bien un pays, qui s’investit un peu plus dans la région, c’est l’Arabie saoudite. Pourtant d’habitude très discrète, elle monte en première ligne en Syrie mais aussi en Egypte. C’est à lire toujours dans le Figaro. Pour Ryad, il est urgent de remplacer une diplomatie américaine hésitante, qui tarde à armer les rebelles. Le roi Abdallah a notamment appuyé dernièrement les militaires égyptiens ou encore envoyé son chef des Renseignement à Moscou pour tenter de trouver un compromis sur la Syrie.
En France, c’est la rentrée politique. Et avec elle, les traditionnelles universités d’été des partis, notamment des partis de gauche. Europe Ecologie-les Verts, Front de Gauche et surtout aussi Parti socialiste, tous tiennent leur université d’été ce week end. Sécurité, justice, retraites, "les sujets qui fâchent à gauche, ne manquent pas", titre l’Humanité, qui consacre de larges pages à ces sujets.
Des sujets qui fâchent certes, mais François Hollande, lui, veut éviter les couacs à La Rochelle. C’est ce qu’on apprend dans le Parisien. Le président n’a pas apprécié ces jours-ci que son gouvernement s’écharpe sur le cas de Manuel Valls, jugé par plusieurs ministres, trop “hyperactif“. Lui-même ne sera pas présent à La Rochelle. Mais, selon le journal, il a suivi les préparatifs de prêts, insistant même pour caler une grande réunion, à laquelle tous les éléphants du parti seraient présents. Histoire de donner une image rassemblée du PS.
Pourtant, La Rochelle, reste le terrain de jeu des socialistes, ou chaque courant montre sa force. Et les courants eux existent encore. Le journal les représente avec un dessin d’une équipe de football. Une équipe pas très unie, dans laquelle Manuel Valls montre ses poings, une aile gauche du parti menée par Emmanuel Maurel cherche à contre-attaquer et dans laquelle, ni Martine Aubry, ni Ségolène Royal, n’ont retrouvé de rôle de meneur. Pourtant, l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, humiliée l’année dernière aux législatives et qui avait séché la dernière réunion de La Rochelle (organisée pourtant sur ses terres), semble désormais prête à revenir. C’est elle qui prononcera le discours d’ouverture. Certes toujours “esseulée, mais elle s’échauffe, affirme le journal.
En France, toujours, Le Parisien s’intéresse en Une à deux villes de banlieues parisienne qui ont choisi d’instaurer un couvre feu, une pratique extrêmement rare. Depuis quelques semaines à Saint Denis, et à Villeneuve Saint-Georges, tous les commerces (excepté les boulangeries et les restaurants) doivent fermer à 20 heures pour des raisons de sécurité. La pratique est controversée sur place, surtout par les propriétaires de bars. L’un d’eux à Saint-Denis s’indigne. Il explique que ses clients n’arrivent qu’à 19h, en général, et qu’une heure plus tard, il est obligé de fermer. "Pourquoi on fait ça ici ? se demande-t-il. On n’est pas en Egypte !"
Pour finir, une nouvelle : la tour de Pise a fini de pencher de plus en plus, elle se redresse même. C’est ce qu’on apprend dans le Figaro. Il y a quelques années, les spécialistes redoutaient que la tour de Pise puisse s’effondrer. Un programme de stabilisation avait donc été lancé. Avec succès semble-t-il puisque la fameuse tour, après 10 ans d’intervention a récupéré environ 50 cm de son inclinaison. La Tour de Pise se redresse donc toute seule.