Interpellé en région parisienne dans le cadre de l'enquête sur l'affaire des "disparus du Beach de Brazzaville", le général congolais Norbert Dabira a été mis en examen pour "crimes contre l'humanité". Il est accusé d'enlèvements et de tortures.
Après son interpellation jeudi 22 août à Torcy, en région parisienne, le général congolais Norbert Dabira a été mis en examen pour crimes contre l’humanité dans le cadre de l’enquête sur l’affaire des "disparus du Beach de Brazzaville".
Libéré "sous un contrôle judiciaire strict", le militaire âgé de 64 ans est soupçonné de pratique massive et systématique d’enlèvements, de disparations et d’actes de torture.
Une enquête avait été ouverte en France en 2002 pour tenter d’éclaircir les circonstances de la disparition en 1999 de 350 Congolais au Beach, la principale porte de Brazzaville sur le fleuve Congo.
Réfugiés en République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) après avoir fui la guerre civile, ces personnes avaient disparu à leur retour, après avoir accosté au débarcadère du Beach. Selon des ONG, à leur arrivée, ils avaient été "arrêtés par des agents publics pour interrogatoire".
Le général Dabira, ancien inspecteur général de l’armée congolaise et actuel haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, faisait partie en 2005 des 15 accusés, principalement des haut gradés de l’armée et de la police, acquittés par la Cour criminelle de Brazzaville dans cette affaire.
La cour d'appel de Paris avait annulé en 2004 l'intégralité de la procédure ouverte pour "crimes contre l'humanité" mais la Cour de cassation a finalement cassé cette décision en 2007, permettant à l'instruction de reprendre.
La justice française avait pu être saisie selon le principe de "compétence universelle", qui lui permet d’enquêter sur des faits survenus à l’étranger lorsque l’un des accusés se trouve en France au moment de l’ouverture de l’enquête.
Avec dépêches