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Jaouza est originaire de Gao, dans le Nord-Mali. Réfugiée avec sa sœur à Bamako, la mère de famille n'a pas pu voter dimanche à l'élection présidentielle. Comme elle, la grande majorité des réfugiés n'ont pas pu accomplir leur devoir citoyen.

Dimanche 11 août. L’averse matinale a cessé et les électeurs de Bamako se rendent aux urnes dans la bonne humeur. Anafissatou et sa sœur Jaouza sont de Gao, la grande ville du nord du Mali. En 2012, elles ont fui les groupes armés islamistes avec leur famille pour se réfugier à Bamako. "Moi je suis partie car il y avait le Mujao [Mouvement pour l'unicité du djihad en Afrique de l'Ouest] qui violait les femmes et les enfants. C’est pour ça que je suis partie. Ils ont même agressé une de mes filles", lance Anafissatou à la sortie du bureau de vote.

La sœur d’Anafissatou, elle, n’a pas pu voter. Comme la plupart des 500 000 Maliens réfugiés dans le sud du pays ou à l’étranger, la mère de famille n’a pas pu exercer son devoir citoyen.

Faute d'avoir pu s'inscrire ou d'avoir reçu leur carte d'électeur, des dizaines de milliers de réfugiés au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie ont été privés de scrutin. Au premier tour, la participation des réfugiés maliens n'a été que de 9 %.