L'Inde accuse l'armée pakistanaise d'avoir participé à une attaque qui causé la mort de soldats indiens lundi soir, près de la frontière entre les deux pays, dans la région du Cachemire. Islamabad dément toute implication.
Cinq soldats indiens ont été tués par l'armée pakistanaise près de la frontière disputée avec le Pakistan, dans la région du Cachemire, ont indiqué mardi 6 août les autorités indiennes, une attaque démentie par Islamabad.
"Les troupes pakistanaises ont tout simplement attaqué les soldats indiens, violant le cessez-le-feu et tuant cinq de nos soldats" lundi soir, a déclaré à l'AFP un responsable de l'armée indienne au Cachemire, sous couvert d'anonymat. Selon une autre autre source militaire au Cachemire, un seul soldat, sur la patrouille de six hommes, a survécu à cette attaque qui s'est produite, selon l'Inde, à 200 km au sud de Srinagar, près de la Ligne de contrôle, frontière séparant les deux pays au Cachemire, dans les montagnes de l'Himalaya.
Démenti pakistanais
Par la voie diplomatique, New Delhi a "protesté vigoureusement" auprès d'Islamabad, a déclaré mardi le ministre de la Défense, A. K. Antony, devant la chambre basse du parlement. "L'attaque a été menée par vingt terroristes lourdement armés, accompagnés par des personnes vêtues de l'uniforme de l'armée pakistanaise", a ajouté le ministre.
Un porte-parole de l'armée pakistanaise a démenti cette attaque auprès de l'AFP mardi : "Aucun membre des forces pakistanaises n'est entré en territoire indien ou n'a ouvert le feu par provocation. Les allégations indiennes sont sans fondement."
Un frein à la reprise des pourparlers de paix
La mort de ces soldats intervient alors que le nouveau Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a fait de l'amélioration des relations entre les deux rivaux historiques l'une de ses priorités.
Il y a quelques jours, le Pakistan avait proposé la reprise des pourparlers de paix avec l'Inde, suspendus en janvier à la suite d'une précédente attaque dans laquelle un militaire indien avait été décapité. "Ce type d'événements n'aide pas les efforts de normalisation ou du moins d'amélioration des relations avec le Pakistan, et pose des questions sur la récente ouverture du gouvernement pakistanais", a écrit sur son compte Twitter Omar Abdullah, le responsable de l'État indien du Cachemire. L'attaque présumée "montre peut-être que les dirigeants pakistanais ne soutiennent pas complètement la tenue de négociations", a pour sa part avancé Lalit Mansingh, un ancien ministre des Affaires étrangères.
L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires fortement militarisées, se sont livré trois guerres depuis leur indépendance concomitante de l'empire britannique en 1947. Deux de ces conflits portaient sur le Cachemire, région divisée en deux mais revendiquée par chaque pays.
Avec dépêches