
Le Fonds monétaire international(FMI)a préconisé, lundi 5 août, un ralentissement du rythme de la réduction des déficit en France pour favoriser la reprise économique. L'institution appelle aussi à davantage de réformes du marché du travail.
Paris ferait bien de mettre la pédale douce dans sa course à la réduction des déficits. C'est le message principal du rapport annuel sur l'économie française publié lundi 5 août par le Fonds monétaire international (FMI).
L'institution, présidée par l'ancienne ministre française de l'Économie Christine Lagarde, a souligné que "d'ici la fin 2013, le gouvernement aura réalisé aux deux tiers l'effort entrepris en 2011 pour stabiliser les déficits. Étant donné ce bilan et le caractère toujours hésitant de la reprise, le gouvernement devrait ralentir le rythme de l'ajustement". En clair, une course effrénée pour atteindre le saint Graal européen du déficit de 3 % du PIB pourrait entraver le retour de la croissance.
Le FMI prévoit, dans son rapport, que Paris descendra sous la barre des 3 % en 2015, soit la date qui a été fixée par Bruxelles pour atteindre cet objectif. À l'origine, l'Union européenne exigeait que les déficits soient ramenés à moins de 3 % dès 2013, mais la France avait obtenu un délai supplémentaire de deux ans.
Plus de réformes
Le Fonds ne conseille pas seulement de ralentir le rythme de la cure d'austérité, mais aussi de mettre davantage l'accent sur la réduction des dépenses. "Le gouvernement doit rééquilibrer ses efforts et réduire les dépenses plutôt que d'augmenter les impôts, qui sont parmi les plus élevés au monde et ont un effet négatif sur l'investissement et la création d'emplois", estime le rapport. L'organisme pointe en particulier les dépenses de la Sécurité sociale et des collectivités locales, domaines "où il y a une marge de progression pour plus d'efficacité".
Enfin, l'institution internationale exhorte le gouvernement français à s'attaquer aux "rigidités" du marché du travail pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises. Le rapport annuel estime, aussi, qu'une libéralisation plus poussée de certains secteurs ferait du bien à l'économie hexagonale.
En l'état actuel des choses, le FMI ne pense pas que la promesse présidentielle de François Hollande d'inverser la courbe du chômage avant la fin de l'année soit réaliste. Le rapport juge que le taux de chômage devrait poursuivre son ascension jusqu'en 2014 pour atteindre 11,6 % avant de refluer.