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Pour sa première déclaration depuis sa condamnation, Silvio Berlusconi s'est voulu rassurant dimanche sur le sort du gouvernement italien. Le Cavaliere s’adressait à un millier de partisans venus manifester leur soutien devant son domicile.

L'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi s'est employé dimanche 4 août à rassurer sur le sort du gouvernement, alors que sa condamnation jeudi à un an de prison a provoqué de vives tensions au sein de la coalition gauche-droite dirigée par Enrico Letta.

"Le gouvernement doit continuer à adopter des mesures économiques et nous avons dit de manière claire et directe que le Parlement doit aller de l'avant pour voter ces mesures", a déclaré Silvio Berlusconi, debout sur une estrade face à un millier de sympathisants réunis devant son domicile romain.

"L'intérêt de l'Italie prime avant tout", a-t-il également clamé lors de ce discours précédé de l'hymne national italien. Visiblement ému et sensible, le Cavaliere a même été décrit en larmes par certains médias. "Votre proximité et votre chaleur me réconfortent après toutes les peines et douleurs de ces derniers jours", a-t-il ajouté.

"Je suis là, je reste là et je n'abandonne pas"

Malgré son ton conciliant à l'égard du gouvernement, Berlusconi n'a cependant pas ménagé ses critiques envers la magistrature. "Dans notre Constitution, il est écrit que la souveraineté appartient au peuple, il n'est pas écrit que la souveraineté appartient à la magistrature qui l'exerce comme bon lui semble", a-t-il lancé.

"Je suis là, je reste là et je n'abandonne pas et nous continuerons tous ensemble cette bataille pour la démocratie et la liberté pour que les citoyens n'aient pas peur de se retrouver en prison sans avoir commis aucune faute", a-t-il encore affirmé à la fin de son allocution d'une quinzaine de minutes.

Cette intervention publique était la première du Cavaliere depuis que la cour de cassation a confirmé à son encontre une peine d'un an de prison pour fraude fiscale, qu'il purgera à domicile en raison de son âge (76 ans).

Suite à cette condamnation, les parlementaires du parti du Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi ont menacé de démissionner collectivement, réclamant une grâce présidentielle pour leur chef et une réforme de la justice. La gauche a pour sa part dénoncé ces "menaces et chantages" assurant qu'elle se tenait prête à toute éventualité, y compris des élections anticipées.

La manifestation de ce dimanche, organisée en toute hâte par le PDL sous le mot d'ordre "Dimanche dans la rue pour la démocratie et la liberté", a rassemblé un nombre important de personnes, compte tenu de la forte chaleur sévissant à Rome (près de 40°C) et de la période des vacances.

Avec dépêches