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Polémique autour des propos déformés du président iranien sur Israël

Les propos mal traduits du nouveau président iranien, le modéré Hassan Rohani, comparant Israël à une "blessure" qui devait "disparaître" ont provoqué de vives réactions des responsables de l'État hébreu.

La polémique entre Israël et l’Iran a enflé sur une simple erreur de traduction. Deux jours avant son investiture, les agences de presse ont relayé les propos du nouveau président iranien tenus vendredi 2 août selon lesquels Israël était "une blessure qui existe depuis des années dans le corps du monde musulman et [que] cette blessure [devait] disparaître". Des propos déformés que la télévision d'État iranienne s’est empressée de corriger.

Reconnaissant leur erreur, les agences de presse fautives, Mehr et Isna, ont rapidement retranscrit les véritables paroles du nouveau chef d’État qui n’a jamais déclaré que "cette blessure [devait] disparaître".

La version corrigée apporte en effet un discours plus nuancé. "Dans notre région, une blessure a été créée depuis des années dans le corps du monde islamique sous l'ombre de l'occupation de la terre sacrée de Palestine et de notre cher Qods (Jérusalem)" par Israël, a déclaré le nouveau président, selon les images diffusées par la télévision d'tat.

Ce discours a été tenu à l'occasion de la Journée Al-Qods, célébrée tous les ans depuis la révolution islamique de 1979 au dernier vendredi du mois de jeûne musulman du ramadan pour soutenir la cause palestinienne et dénoncer Israël.

"Le vrai visage" de Rohani

Israël, ennemi numéro un de la République islamique d'Iran n’a pas manqué de réagir aux propos erronés du président iranien. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a aussitôt affirmé que les propos du président iranien élu en juin montraient ses réelles intentions. "Le vrai visage de Rohani a été dévoilé plus tôt que prévu. Même si les Iraniens s'empressaient maintenant de nier ses propos, c'est ce qu'il pense et c'est le plan d'action du régime iranien", a aussitôt répliqué Netanyahu.

Avant de céder officiellement la place samedi à son successeur, l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad s'en est pris à Israël devant la foule de manifestants à Téhéran. "Je vous informe, et Dieu m'est témoin, qu'une tempête dévastatrice va déraciner la base du sionisme", a-t-il professé, avant d’ajouter "Israël n'a pas de place dans cette région". Mais pour Thierry Coville, chercheur à l’Iris et spécialiste de l’Iran, "Hassan Rohani est un véritable modéré bien différent de son prédécesseur".

La négation de l'Holocauste et le déni du droit d'Israël à l'existence sont régulièrement affirmés par les principaux dirigeant iraniens, dont le Guide suprême Ali Khamenei. Durant ses deux mandats, Ahmadinejad a répété maintes fois qu'Israël serait "éliminé". Reste à savoir si le nouveau président se différenciera de ses prédécesseurs, dignes héritiers de la révolution en matière de politique étrangère.

Avec dépêches