
En Égypte, la police est déployée en force pour empêcher des militants anti-Moubarak d'organiser des manifestations. Lesquelles visent à réclamer une hausse du salaire minimal et l'élection d'un organe en charge d'une nouvelle Constitution.
AFP - La police était déployée en force lundi en Egypte pour empêcher toute manifestation à l'occasion d'une "journée de colère" contre le régime de Hosni Moubarak, lancée par de jeunes militants.
Des policiers en civil sont déployés en grand nombre au Caire et à Mahalla, dans le delta du Nil, où des émeutes avaient eu lieu il y a un an dans lesquelles trois personnes avaient été tuées et des centaines arrêtées.
"La police a reçu l'ordre d'arrêter toute personne prenant part aux manifestations. Des forces de sécurité supplémentaires ont été déployées autour des lieux sensibles au Caire et à travers le pays", a affirmé à l'AFP un responsable des services de sécurité sous le couvert de l'anonymat.
Cet appel à une journée de protestation, soutenu du bout des lèvres par des groupes d'opposition, a été lancé à travers le site de socialisation Facebook par le "Mouvement du 6 avril", un groupe de jeunes activistes formé en 2008.
Le mouvement appelle les Egyptiens à se vêtir de noir et à manifester ou à organiser des sit-in dans les universités et au travail pour faire pression sur le gouvernement.
Il demande pêle-mêle une revalorisation du salaire mensuel minimum de 167 livres égyptiennes à 1.200 livres (29 à 213 dollars) et une refonte démocratique de la constitution du pays phare du monde arabe.
Trente-deux personnes ont été interpellées en une semaine pour leur soutien à l'appel à la grève, dont un jeune blogueur dimanche.
Jeudi, les Frères musulmans, le principal groupe d'opposition en Egypte, a annoncé son soutien à l'appel, exhortant les Egyptiens à "exprimer leur colère et leur opposition à la politique du régime qui a dilapidé les richesses du pays et négligé sa sécurité nationale".