L’ancien chauffeur de bus de Cleveland, Ariel Castro, est condamné jeudi à la prison à perpétuité, pour avoir séquestré et violé trois jeunes femmes durant onze ans. En plaidant coupable, il a pu échapper à la peine de mort.
Le verdict est tombé, jeudi 1er août, à Chicago. Ariel Castro, accusé d’avoir séquestré et violé trois jeunes femmes pendant une dizaine d’année, est condamné à la prison à perpétuité sans aucune possibilité de libération anticipée, plus mille ans de détention. Le juge Michael Russo l'a annoncé : "Castro ne sortira jamais de prison".
L’ancien chauffeur de bus de 53 ans avait plaidé coupable le 26 août de 937 chefs d'accusation, dans le cadre d’un accord avec le juge, afin d’échapper à la peine capitale.
A l’ouverture de l’audience, Castro a annoncé vouloir "présenter ses excuses" pour avoir enlevé et retenu trois jeunes femmes en captivité, précisant ensuite :"je ne suis pas un monstre, je suis malade". Il s'est dit "victime d'une addiction", expliquant même que "la plupart du temps, les relations sexuelles étaient consenties" par les détenues. "Nous voulions éviter de développer les détails obscènes… C’est pourquoi M. Castro a accepté la prison à vie sans procès" a déclaré à l’audience l’avocat de la défense, Craig Weintraub.
Traitées comme "des prisonniers de guerre"
L’absence de procès a permis aux victimes de ne pas avoir à témoigner, mais l’accusation a donné des précisions sur les supplices qu’elles ont subis. Au cours de l’audition, de nombreux détails ont notamment été révélés grâce au journal intime de l’une des victimes.
Ce journal, véritable témoignage du calvaire vécu par les détenues, décrit les journées des victimes : "enfermées dans l'obscurité, craignant les prochains abus, rêvant un jour pouvoir s’échapper et retrouver sa famille, enchaînée au mur, traitée comme un prisonnier de guerre… pourchassée comme un animal".
Le procureur Thimothy McGinty, chargé de l’accusation, a apporté de nouveaux éléments sur la détention des victimes d’Ariel Castro. "Il leur a fait croire que leur vie était entre ses mains, les a menacées de mort si elles ne répondaient pas à chacune de ses demandes", a-t-il affirmé.
Il a été spécifié par ailleurs que Castro avait enchaîné ses victimes par les chevilles, et ne leur servait qu’un seul repas par jour. Chaque fois que Michelle Knight est tombé enceinte, son tortionnaire l’affamait et la battait, la forçant à avorter ainsi 4 fois. Le 25 décembre 2006, il avait obligé la jeune femme à faire accoucher une autre de ses victimes, Amanda Berry. Sous la menace, Michelle Knight devait s’assurer de la sécurité et de la viabilité du bébé.
Ariel Castro assure ne pas avoir trouvé d’autre issue que de laisser volontairement la porte ouverte afin de laisser une chance à ses victimes de s’échapper.
Ces années de captivité "semblaient devenir une éternité"
Les trois victimes, Michelle Knight (32 ans), Amanda Berry (27 ans) et Gina Dejesus (23 ans), avaient indiqué, après l’accord passé entre Ariel Castro et le juge, être soulagées de savoir que le chauffeur de bus passerait le reste de sa vie derrière les barreaux.
Michelle Knight, venu témoigner à l’audience, a affirmé avoir pleuré chaque nuit durant ses années de captivité qui semblaient "devenir une éternité". Elle a déclaré avoir passé onze années en enfer, et que désormais, l’enfer de Castro ne faisait que commencer.
L'ancien chauffeur de bus scolaire a été arrêté le 6 mai lorsqu'une de ses captives, Amanda Berry, est parvenue à s'enfuir de la maison où elle était retenue avec les deux autres jeunes femmes. Elles avaient été enlevées successivement en 2002, 2003 et 2004. Avec elles, vivait également la fille d'Amanda Berry, Jocelyn, six ans. Des analyses ADN ont confirmé que Castro était son père.
Avec dépêches