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Le conducteur du train qui a déraillé mercredi à Saint-Jacques de Compostelle a été mis en examen pour 79 faits d'homicide par imprudence. Le cheminot a toutefois été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.

En Espagne, l'étau se resserre autour du conducteur du train en provenance de Madrid qui a déraillé mercredi 24 juillet à Saint-Jacques-de-Compostelle. Le cheminot de 52 ans, Francisco José Garzon Amo, a été mis en examen dimanche 28 juillet pour 79 faits d'homicide par imprudence - le nombre de morts dans l'accident - et laissé en liberté sous contrôle judiciaire.

Il est soupçonné de ne pas avoir freiné à temps alors qu'il abordait un virage très serré où la vitesse est limitée à 80 km/h, à quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques de Compostelle. Lui-même avait admis circuler au moment du déraillement à une vitesse deux fois supérieure à celle autorisée, soit 190 km/h.

Entendu dimanche 28 juillet pendant près de deux heures par le juge Luis Alaez, le conducteur a été "mis en examen pour 79 faits d'homicide et une quantité de faits ayant entraîné des lésions, tous commis par imprudence professionnelle", a annoncé le tribunal régional de Galice. Francisco José Garzon, légèrement blessé dans l'accident, a en revanche été laissé en liberté, le magistrat ayant estimé qu'il n'existait pas "de risque de fuite ni de destruction de preuves".

Sa licence de conducteur de train retirée

Il devra se présenter toutes les semaines au tribunal, ne pourra pas quitter le territoire espagnol pendant six mois sans autorisation judiciaire et sa licence de conducteur de train lui a été retirée pour la même durée.

Les policiers disposeraient d'une vidéo de quelques secondes, apparemment filmée par une caméra de sécurité sur les voies, qui semble confirmer une vitesse excessive. Selon des sources proches de l’enquête citées par le journal "El Mundo", le cheminot parlait au téléphone au moment du drame.

Ces éléments ont permis aux autorités espagnoles de rapidement mettre en cause la responsabilité du conducteur du train, qui travaille depuis 30 ans à la compagnie publique des chemins de fer Renfe. "Il y a des indices raisonnables pour considérer qu'il puisse avoir une éventuelle responsabilité dans ce qui s'est passé, ce que devront de toute façon déterminer le juge et l'enquête", a estimé le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, à l'occasion d'un déplacement sur les lieux de l'accident.

"Déjà, quatre kilomètres avant le lieu de l'accident, il s'est vu notifier de commencer à ralentir", soulignait plus tôt le président du gestionnaire du réseau Adif, Gonzalo Ferre, sur la télévision nationale.

"À cet endroit passent six trains chaque jour et ce conducteur y est passé 60 fois, c'est-à-dire que sa connaissance de la ligne doit être exhaustive et maximale, à un endroit où la vitesse est limitée de manière permanente à 80 kilomètres/heure", a renchéri le président de la Renfe, Julio Gómez-Pomar Rodríguez, sur la télévision Antena 3.

Avec dépêches