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Au lendemain de l'assassinat d'un militant anti-islamiste, des milliers de personnes ont manifesté samedi en Libye contre les partis politiques et notamment contre les Frères musulmans, accusés d'être responsables de l'instabilité dans le pays.

La colère gronde en Libye où des milliers de personnes ont manifesté samedi 27 juillet contre les partis politiques et les Frères musulmans en particulier, accusés d'être responsables de l'instabilité dans le pays.  Ces manifestations, qui interviennent au lendemain d'une série d'assassinats ayant visé notamment un militant anti-islamiste, ont été émaillées d'actes de vandalismes contre les locaux des deux principaux partis : le Parti pour la justice et la construction (PJC), branche politique des Frères musulmans libyens, et son rival l'Alliance des forces nationales (AFN, libérale).

Evasion de plus d'un millier de détenus d'une prison à Benghazi

Plus d'un millier de détenus, dont la plupart de droit commun, se sont échappés samedi d'une prison à Benghazi, chef lieu de l'Est libyen, à la suite d'une émeute, a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité.

"Il y a eu une émeute à l'intérieur de la prison d'Al Kuifiya, ainsi qu'une attaque depuis l'extérieur. Plus de mille prisonniers ont pu s'évader. Les forces spéciales appelées en renfort ont reçu l'ordre de ne pas tirer sur les prisonniers", a indiqué à l'AFP ce responsable sous couvert de l'anonymat.

Selon lui, la plupart des fugitifs étaient des détenus de droit commun, dont des ressortissants africains. "Mais certains étaient détenus pour des affaires liées à l'ancien régime de Mouammar Kadhafi", a-t-il ajouté sans autre précision.

Source: AFP

À Benghazi (est), berceau de la révolte qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, de jeunes protestataires ont pris d'assaut et saccagé le local du PJC. Dans la nuit, plusieurs centaines de personnes avaient manifester contre l'assassinat par balle vendredi de l'avocat et militant politique anti-islamiste Abdessalem al-Mesmari ainsi que de deux officiers de l'armée. Les manifestants accusent les islamistes d'être derrière l'assassinat d'Abdessalem al-Mesmari, qui intervenait régulièrement à la télévision pour dénoncer les milices armées ainsi que pour afficher son hostilité aux Frères musulmans, comme ceux qui ont visé depuis la révolte des dizaines d'officiers, en particulier à Benghazi.
"Solidarité avec Benghazi"
Dans la capitale Tripoli, des centaines de personnes se sont rassemblées tôt samedi au cœur de la capitale en "solidarité avec Benghazi" et contre les Frères musulmans. Des slogans ont été scandés aussi contre l'AFN, vainqueur des élections de juillet 2012. Aux cris de "le sang des martyrs n'a pas été versé en vain", les manifestants ont convergé vers la place des Martyrs à leur sortie des mosquées après la prière de l'aube. Un peu plus tard, une centaine de jeunes s’est rendu au local du PJC, dans le quartier de Ben Achour, où ils ont pillé les bureaux et brisé les vitres du bâtiment.
Le siège de l'AFN à Hay al-Andalous a également été saccagé. "Nous voulons la dissolution de tous les partis. Ils sont la cause de tous nos problèmes. On doit adopter une Constitution puis une loi organisant la vie politique avant de permettre aux partis d'exercer", a confié Ahmed Trabelsi, un manifestant interrogé par l’AFP.
Les protestataires estiment que les rivalités politiques empêchent la stabilisation du pays, où pullulent les armes et où le PJC et l'AFN sont accusés aussi de manipuler des milices armées qui servent leurs intérêts et d'empêcher la formation d'une armée et d'une police professionnelles.
Avec dépêches