Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé mercredi la dissolution de deux groupuscules d'extrême droite, l'association "l'Oeuvre française" et sa branche activiste, les "Jeunesses nationalistes".
Après la dissolution de Troisième Voie et des Jeunesses nationalistes révolutionnaires le 10 juillet, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé, mercredi 24 juillet, à l'issue du Conseil des ministres, la dissolution sur décret présidentiel de deux autres groupuscules d'extrême droite, "l'Oeuvre française" et les "Jeunesses nationalistes".
Le ministre de l'Intérieur, qui a fait cette annonce dans la cour de l'Élysée, a souligné que l'Oeuvre française était une "association qui propage une idéologie xénophobe et antisémite, des thèses racistes et négationnistes, qui exalte la collaboration et le régime de Vichy, et qui rend des hommages réguliers au maréchal Pétain, à Brasillach ou à Maurras".
"Milice privée"
Créée en 1968 par Pierre Sidos, fils de François Sidos, fusillé à la Libération pour collaboration, l'Oeuvre française "est organisée comme une milice privée avec des camps de formation de type paramilitaire", a-t-il dénoncé.
"Dans le même sens, par décret toujours, le président de la République va dissoudre les Jeunesses nationalistes, qui propage elle aussi la haine et la violence, qui exalte la collaboration, qui rend hommage à des miliciens ou à des Waffen SS, avec pour certains de ses membres aussi des saluts hitlériens", a-t-il poursuivi.
Les Jeunesses nationalistes sont en quelque sorte la branche activiste de l'Oeuvre française. Elles ont été fondées en octobre 2011 par Alexandre Gabriac, un jeune élu FN exclu du parti après la diffusion d'une photo le montrant faisant un salut nazi.
Alexandre Gabriac réagit sur Twitter
"Croire que dissoudre avec un bout de papier nos assos stoppera notre détermination et notre avancée relève du fantasme. L'avenir est à nous", a réagi sur son compte Twitter M. Gabriac, sitôt la dissolution annoncée.
Le ministre de l'Intérieur a souhaité "rappeler la volonté du président de la République d'apaiser, de faire en sorte que la loi soit respectée par tous", ajoutant qu'"il n'y a pas de place dans notre pays pour la haine, la xénophobie, l'antisémitisme ou des actes antimusulmans".
Au lendemain de la mort de Clément Méric début juin à Paris, de nombreux
dirigeants et partis de gauche avaient appelé le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à prendre des mesures énergiques contre les groupes les plus extrémistes.
Avec dépêches