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Cahuzac : la commission d'enquête souhaite entendre le Premier ministre

Après l'"amnésie" de l'ex-ministre du Budget mardi à propos d'une réunion à l'Élysée sur son compte caché en Suisse, des membres de la commission d'enquête souhaitent confronter Jérôme Cahuzac et Pierre Moscovici, voire entendre le Premier ministre.

Après l'audition de Jérôme Cahuzac mardi 23 juillet, les membres de la commission d'enquête parlementaire n'ont pas caché leur agacement et leur envie d'en savoir plus. L'ancien ministre du Budget a en effet assuré n'avoir aucun souvenir d'une réunion le 16 janvier à l'Élysée, en présence du Premier ministre et du ministre de l'Économie, concernant son compte bancaire à l'étranger. Or Pierre Moscovici a affirmé le contraire lors de sa propre audience devant les parlementaires. 

Au cours de cette réunion,  ce dernier aurait, en présence de Jérôme Cahuzac, informé François Hollande et Jean-Marc Ayrault de la possibilité de demander à la Suisse si le ministre avait détenu un compte dans ce pays. Pour savoir lequel des deux hommes a la mémoire qui flanche, les membres de la commission envisagent une confrontation entre eux, ainsi qu'une audition du Premier ministre. 

"Illusion"

"Nous devons en discuter demain (d'une audition commune de Jérôme Cahuzac et Pierre Moscovici) car suite à ces révélations, peut-être qu'un certain nombre de nos collègues de l'actuelle majorité pensent qu'il serait bon d'auditionner le Premier ministre, ne serait-ce que pour qu'il nous explique est-ce que oui ou non la réunion du 16 janvier a eu lieu a l'Élysee et est-ce que Jérôme Cahuzac y était bien, a affirmé Charles de Courson, député UDI et président de la commission. Je ne pense pas que Pierre Moscovici a eu une illusion quant à cette réunion."

Le député UMP Daniel Fasquelle, membre de la même commission, estime lui aussi qu'il sera "nécessaire" de procéder à l'audition du Premier ministre. " Je n'imagine pas que l'audition du Premier ministre ne soit pas possible, a-t-il affirmé. Ce serait grave si ce n'était pas le cas."

Entente au sommet de l'État ?

Pour Alain Claeys, député PS et membre de la commission, la question mérite réflexion : "Ma conviction, comme celle de la majorité des membres de la commission, est que cette entrevue (du 16 janvier) a eu lieu (...) et nous devons en tirer toutes les conséquences (...) sur ce point précis (l'audition de Ayrault), la commission doit prendre le temps de réfléchir".

L'enjeu de la seconde audition de Jérôme Cahuzac était de savoir s'il avait été associé à une demande d'entraide fiscale controversée avec la Suisse, ce qui laisserait supposer une entente au sommet de l'État, ou simplement informé. Jérôme Cahuzac, qui avait démissionné le 19 mars, a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale après ses aveux le 2 avril.

Avec dépêches