![Trappes : la police des polices ouvre une enquête sur des propos racistes sur Facebook Trappes : la police des polices ouvre une enquête sur des propos racistes sur Facebook](/data/posts/2022/07/18/1658150810_Trappes-la-police-des-polices-ouvre-une-enquete-sur-des-propos-racistes-sur-Facebook.jpg)
La police des polices a ouvert une enquête ce mardi après que des commentaires racistes et des appels à la haine, en lien avec les violences qui ont émaillé la ville de Trappes ce week end, ont été publiés par des policiers sur une page Facebook.
Une nouvelle polémique vient mettre de l'huile sur le feu après les violences qui se sont déroulées à Trappes (ouest de Paris) le week-end dernier. La police des polices a ouvert une enquête, mardi, à la demande du ministère de l'Intérieur afin d'identifier les auteurs de propos racistes postés sur une page Facebook dédiée à la police. La page n'est plus accessible depuis mardi matin, mais elle était toujours présente dans le "cache" de Google mardi après-midi.
Sur la page en question, un forum Facebook intitulé "Forum police-info.com", qui se définit comme "non officiel", des commentaires en référence aux incidents de Trappes et et des propos racistes, parfois très violents, sont publiés. Les auteurs se présentent comme des policiers ou comme des sympathisants.
"La chasse est ouverte"
Le site al-kanz.org a dénoncé ces propos dès lundi et a isolé en captures d'écran (reproduites ci-dessous) quelques-uns des commentaires visibles sur le forum Facebook : "La chasse est ouverte, il est temps de faire un bon nettoyage", peut-on lire par exemple, ou encore, "c'est pas le ramadan normalement ? oui ??? et ben alors vous allez 'ramasser vos dents' lol force et honneur !"
"Les auteurs de ces appels à 'vider les stocks' de munition à Trappes, à 'flinguer', à faire 'un bon nettoyage', à 'l’épuration' sont publiés pour la plupart sous leur véritable identité. Ces propos ne visent pas seulement les émeutiers, mais parfois bien l’ensemble des habitants de Trappes. Les habitants plutôt musulmans", dénonce al-kanz.org.
"L'enquête de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la police des polices, NDLR) devra déterminer s'il s'agit bien de policiers qui ont tenu ces propos, et auquel cas c'est intolérable et des poursuites disciplinaires seront engagées. Mais il faut être extrêmement prudent, savoir dans quel cadre ces propos ont été tenus", a indiqué mardi le porte-parole du ministère Pierre-Henri Brandet.
"Les policiers doivent être exemplaires, quelles que soient les circonstances. L'exemplarité est essentielle et indispensable si l'on veut rétablir ou raviver le lien de confiance qui doit unir nos forces de sécurité et la population", a encore plaidé Pierre-Henri Brandet.
Interrogés, les syndicats de police restent prudents. "Je suis très méfiant sur ce type de forums non officiels qui peuvent rameuter des gens qui n'ont rien à voir avec la police, parce qu'on ne sait pas qui parle réellement", a expliqué Nicolas Comte, le porte-parole d'Unité-SGP FO, premier syndicat des gardiens de la paix.
"J'émets une très grande réserve sur ce genre de sites. Mais si les faits sont reconnus, ce n'est pas acceptable. Il faut que les policiers, même quand les conditions de travail sont difficiles, restent irréprochables, ce qui n'est pas toujours facile", a de son côté réagi Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d'Alliance (deuxième syndicat des gardiens de la paix).
Les auteurs retrouvés par Copwatch
Malgré la prudence qui reste de mise, le site Copwatch Nord-Ile-de-France, issu d'un collectif de citoyens qui publient régulièrement des photos de policiers "pour lutter pour la transparence et l'information contre les violences policières", assure être parvenu à identifier les auteurs de certains de ces propos. Des policiers dont il révèle les noms, la photo, et parfois le service d'affectation.
La justice a ordonné à plusieurs reprises la fermeture de ce site qui, à chaque fois, a été réactivé. Pour les syndicats de police, Copwatch met les policiers et gendarmes en danger en exposant leur identité sur la place publique.
Avec dépêches