À la veille du vote d’un projet de loi prévoyant des restrictions drastiques dans la fonction publique en Grèce, les services publics se mobilisent ce mardi dans le pays. Les trains sont à l’arrêt et les vols sont perturbés.
Les services publics fonctionnent au ralenti ce mardi en Grèce, où une grève générale est observée pour protester contre un plan de restructuration de la fonction publique demandé par les bailleurs de fonds internationaux du pays. Un plan qualifié de "pierre tombale" des travailleurs par les deux syndicats unis du public et du privé, Adedy et GSEE, alors que le taux de chômage frôle 27 % de la population active.
Largement suivi, ce mouvement social a entraîné l’arrêt des trains dans le pays ainsi que la réduction du personnel dans les hôpitaux. À Athènes, bus et trolleys ne fonctionnent qu'entre 06h00 GMT et 18h00 GMT. En pleine période touristique, les vols à l'arrivée et au départ de l'aéroport Vénizelos sont par ailleurs perturbés, les contrôleurs aériens ayant prévu un arrêt de travail de quatre heures.
Point d'orgue de la mobilisation, un rassemblement devant le Parlement à Athènes est prévu dans la journée. Des employés municipaux, des salariés du secteur bancaire ou encore des journalistes devraient y participer.
"Nous ne sommes pas des numéros"
Dans la ligne de mire des grévistes, le projet de loi, qui doit être voté mercredi au Parlement, implique des suppressions d'emplois dans le secteur public, notamment dans l'enseignement et les forces de police municipale. Quelque 12 000 salariés du secteur public doivent être placés à partir de septembre dans un "pool de mobilité". Ils auront alors huit mois pour trouver un travail ailleurs ou être licenciés. Ce nombre sera porté à 25 000 à la fin de l'année.
Le gouvernement grec s'est en effet engagé à réformer le secteur public et
à réduire le nombre de fonctionnaires en échange d'une aide supplémentaire de ses créanciers internationaux. Si le projet de loi controversé n'est pas voté, le versement de 4 milliards d'euros provenant du fonds de soutien de la zone euro et des banques centrales européennes n'aura pas lieu.
En réaction, les syndicats ont martelé le slogan de la mobilisation : "Nous ne sommes pas des numéros, nous sommes des travailleurs". "Le gouvernement continue son travail de destruction et les salariés continuent de se battre contre les politiques visant à exterminer les travailleurs et laisser l'économie dans une récession encore plus importante", a déploré la GSEE dans un communiqué.
Avec dépêches