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Le bilan s'alourdit deux jours après l'explosion d'un train au Québec

Cinquante personnes étaient toujours portées disparues, lundi soir, à Lac-Mégantic au Québec, plus de 48 heures après l’explosion d’un train transportant du pétrole. Le bilan officiel provisoire s'élève pour l'instant à treize morts.

L'explosion d'un train de wagons-citernes transportant du pétrole dans la nuit de vendredi à samedi dans la petite ville québécoise de Lac-Mégantic a fait 13 morts, selon un nouveau bilan rendu public lundi par la police.

"On parle de plus ou moins 50 personnes manquantes, ce qui comprend évidemment les 13 victimes", a dit lors d'une conférence de presse un porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ, police provinciale). Le dernier bilan faisait état de 5 décès et 40 disparus.

Les incendies déclenchés par la gigantesque explosion d'un convoi de wagons-citernes, dans la nuit de vendredi à samedi, dans une petite ville québécoise ont été maîtrisés, ont annoncé dimanche 7 juillet les autorités.

Une explosion de moyenne intensité a toutefois été entendue peu après 22 heures (2h00 GMT lundi). Les policiers ont indiqué qu'ils ignoraient dans l'immédiat la cause de la nouvelle déflagration.

Trois heures plus tôt, les pompiers avaient annoncé qu'il n'y avait plus de de flamme dans la zone de deux kilomètres carrés rasée par l'accident. "Les feux sont éteints. On a gagné", s'était ainsi félicité le chef des sapeurs-pompiers, Denis Lauzon.

Petite ville touristique située au bord d'un lac, au coeur d'un vaste massif forestier, Lac-Mégantic s'était embrasé vers 1h30 (5h30 GMT) samedi, lorsqu'un train convoyant du pétrole brut a déraillé en plein centre-ville.

Les témoins ont décrit un véritable "mur de feu", qui s'est abattu sur la rue principale encore assez animée en cette chaude nuit d'été. En particulier, le bar Musi-Café a été littéralement pulvérisé par le souffle de l'explosion des citernes. "On ne va retrouver que les dents", a dit à l'AFP un pompier arrivé sur les lieux quelques minutes plus tard, expliquant que le brut s'était déversé tel une coulée de lave.

Ceux qui ont réussi à échapper au déluge de flammes ont décrit des scènes d'horreur, estimant à une cinquantaine de personnes le nombre de clients alors présents dans le bar. "Une petite fille en flammes (...) criait +sauvez-moi, sauvez-moi+", a raconté Jean-Guy Nadeau alors qu'il se rendait à la messe dimanche matin.

En tout, un trentaine de blocs de bâtiments auraient été pulvérisés.

"C'est comme une zone de guerre. C'est incroyable, difficile à imaginer", a déclaré le Premier ministre canadien Stephen Harper après avoir visité dimanche le centre-ville dévasté.

Boîte noire retrouvée

Avec la fin de l'incendie, une petite partie des 2.000 personnes évacuées ont pu regagner leur domicile dimanche, et les enquêteurs espèrent pouvoir se rendre sur ce qu'ils considèrent comme "une scène de crime" dès lundi.

En particulier, les inspecteurs du Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) souhaitent étudier les différents wagons pour comprendre comment le convoi a pu s'élancer sans conducteur, alors qu'il se trouvait sur une aire de stationnement à une dizaine de kilomètres de la ville meurtrie.

D'ors-et-déjà, les agents du BST ont pu examiner dimanche la locomotive. "On a vérifié tous les mécanismes (et) on a récupéré une copie de la fameuse boîte noire", contenant des données sur neuf paramètres précieux, a dit le responsable de l'enquête, Ed Belkaloul.

"On a aussi récupéré ce qu'on appelle l'unité de détection de freinage, l'équivalent de la boîte noire. Si jamais il y a des problèmes avec la boîte noire, il reste possible d'obtenir des données de cette unité", notamment sur la vitesse et le freinage, a ajouté M. Belkaloul.

L'indignation a par ailleurs gagné les habitants de Lac-Mégantic, à mesure que se confirmait ce qui était jusque là une rumeur: les pompiers de la municipalité voisine de Nantes ont bel et bien été appelés vendredi soir par la compagnie ferroviaire américaine propriétaire du convoi afin d'éteindre un feu à bord d'une des cinq locomotives.

Cet incendie, "qui a duré environ 45 minutes" avait été provoqué "par une fuite d'huile", liée à "un problème mécanique, de moteur", a indiqué sur Radio-Canada le maire de Nantes, Sylvain Gilbert.

Une fois le feu maîtrisé, la compagnie a autorisé les sapeurs-pompiers à regagner leur caserne, a-t-il précisé.

Moins de deux heures plus tard, le train, entraîné par la gravité, déferlait à vive allure dans Lac-Mégantic, provoquant la tragédie.

avec dépêches