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Obama "bouleversé" par la fusillade de Binghamton

Depuis la France où il participe au sommet de l'Otan, Barack Obama s'est dit "profondément attristé" par la fusillade au cours de laquelle un homme a tué 13 personnes avant de se suicider, vendredi, dans l'État de New York.

AFP - Un homme a tué 13 personnes vendredi dans un centre d'aide aux immigrés au nord de New York avant de retourner son arme contre lui, a-t-on appris auprès de la police locale.


L'homme, un quadragénaire apparemment d'origine vietnamienne, a d'abord bloqué avec sa voiture la porte de sortie arrière de la section de l'Association civique américaine (ACA), à Binghamton, à 217 km de New York, avec sa voiture. Puis il a fait irruption dans les locaux tirant sur les élèves d'un cours d'anglais, selon le chef de la police Joseph Zikuski.

Au total, 13 personnes ont été tuées et 4 autres ont été grièvement blessées. Le tireur s'est suicidé, selon les télévisions américaines. Binghamton est une localité habituellement sans histoire de 50.000 habitants.

Il s'agit de la tuerie la plus grave aux Etats-Unis depuis celle de Virginia Tech, il y a deux ans lorsqu'un étudiant d'origine coréenne avait tué 32 personnes avant de mettre fin à ses jours.

"37 personnes sont sorties du bâtiment saines et sauves, et quatre blessés sont dans un état grave", a précisé M. Zikuski, lors d'une conférence de presse. A propos du tireur, il a dit avoir de "bonnes raisons de penser qu'il figure parmi les morts".

Le maire de Binghamton, Matthew Ryan, a souligné que l'enquête "allait durer longtemps" et que l'identification des victimes était complexe parce que plusieurs d'entre elles n'étaient "pas originaires des Etats-Unis".

Pendant ce qui, au départ, paraissait être une prise d'otages, des dizaines de personnes ont passé jusqu'à 4 heures cachées dans le sous-sol du bâtiment, attendant que la police les autorise à sortir.

Selon le chef de la police, l'alerte a été donnée par une receptionniste qui a reçu une balle dans l'estomac et a fait semblant d'être morte avant de réussir à s'échapper de l'ACA.

Deux armes de poing ont été retrouvées sur place.

Le tireur, un homme d'une quarantaine d'années identifié comme Jiverly Wong, était venu de la ville voisine de Johnson City où il vivait avec sa mère. Son habitation a été fouillée.

Selon M. Zikuski, il avait récemment "été licencié de son travail" et "ne parlait pas très bien anglais".

Le président américain Barack Obama qui participe en France et Allemagne à un sommet de l'Otan, s'est dit "bouleversé et profondément attristé" par la fusillade, selon un communiqué.

L'association prise pour cible, l'American Civic Association, vient en aide aux immigrés auxquels elle dispense des cours d'anglais pour les préparer aux examens de naturalisation. Le gouverneur de l'Etat de New York, David Paterson, a souligné que les victimes étaient là "pour réaliser le rêve américain".

Selon le site internet d'un journal local, le Press and Sun-Bulletin, pendant plusieurs heures 41 personnes ont été retenues en otages, dont 26 s'étaient réfugiées dans la chaufferie et 15 dans un cagibi. Priscilla Pease, une enseignante d'anglais, a appelé son mari depuis la chaufferie pour lui dire qu'elle s'y trouvait avec une vingtaine d'étudiants.

"La fusillade de Binghamton rappelle que nous devons faire quelque chose pour arrêter la violence par les armes dans notre pays", a estimé l'association américaine Brady Campaign, qui lutte contre la vente libre des armes à feu.

La crise économique particulièrement dure aux Etats-Unis semble alimenter une résurgence des actes de folie meurtrière qui, avec la tuerie de Binghamton, ont déjà fait une cinquantaine de morts depuis le début de l'année.