
Le Brésil et l'Espagne s'affrontent dimanche soir pour tenter de remporter la Coupe des confédérations. La finale risque toutefois d'être perturbée par le mouvement de protestation social qui secoue le Brésil depuis deux semaines.
La finale de la Coupe des confédérations va opposer dimanche soir à Rio de Janeiro le pays hôte de la compétition - le Brésil - à l’Espagne. Cette affiche promet une rencontre au sommet entre deux des meilleures équipes au monde.
Championne du monde en titre (2010) et vainqueur des deux derniers championnats d’Europe (2008 et 2012), la Roja fait figure de favorite. Les Espagnols espèrent décrocher le seul titre qui manque à leur palmarès. Pour le milieu de terrain de l’équipe, Xavi, il s’agit de "clore un cycle et en ouvrir un autre".
"Nous sommes fiers d’avoir gagné tant de chose, nous avons fait beaucoup de travail. Nous avons eu beaucoup de chances de talent. Nous avons une génération fantastique de joueurs et il y a ceux qui arrivent, parce que l’Espagne bénéficie d’une bonne relève", a-t-il expliqué samedi 29 juin en conférence de presse.
Le sélectionneur de l’Espagne, Vicente del Bosque, est aussi très confiant dans les chances de son équipe. L’entraîneur avoue toutefois que la compétition, qui s’est déroulée sous des températures très élevées (autour de 35 degrés) et avec un fort taux d’humidité, a fatigué les organismes : "Nous n’arrivons pas au meilleur moment, physiquement, parce que la saison a été très longue. Mais nous sommes très motivés pour jouer cette finale contre le Brésil au Maracana".
Côté brésilien, la pression est forte. La Seleçao a à cœur de gagner devant son public dans le mythique stade Maracana et à un an de la Coupe du monde qui se déroulera dans le pays. "Mes joueurs sont très motivés, heureux d’arriver à cette finale. Je les ai vus parler entre eux de cette finale beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé. (…) Comme l’a dit Daniel (Alves, NDLR), le Brésil doit se faire respecter à la maison", a ainsi annoncé le sélectionneur brésilien Luiz Felipe Scolari.
Appel à manifester
Mais la fête du ballon rond risque d’être perturbée par le mouvement social qui touche le Brésil depuis le début de la Coupe de la confédérations le 15 juin. Les protestataires ont appelé à manifester massivement et pacifiquement en direction du stade Maracana. Ils dénoncent toujours le manque de financement des services publics, la corruption de la classe politique et les sommes colossales investies dans l’organisation du Mondial-2014.
Plusieurs joueurs de l’équipe nationale ont apporté leur soutien au mouvement. L’attaquant vedette Neymar a de nouveau déclaré vendredi en conférence de presse qu’il était du côté des manifestations, tout en affirmant que le football est aussi utile à la société : "Nous soutenons toutes les manifestations à partir du moment où elles sont pacifiques, sans violence, ni vandalisme. Tout est valable pour améliorer le Brésil. Nous jouons pour donner le sourire à tout le monde. C’est aussi pour ça que j’aime le football".
Malgré cet appel au calme, les forces de l’ordre vont être nombreuses aux abords de l’enceinte sportive. Plus de 11 000 policiers ont été appelés pour garantir la sécurité des 78 000 spectateurs. Sifflée lors du match d’ouverture, la présidente Dilma Roussef ne sera en revanche pas présente lors de la finale.
L'Uruguay et l'Italie, éliminées de justesse par le Brésil et l'Espagne en demi-finales, disputeront de leur côté le match pour la troisième place à Salvador.
Avec dépêches