L’ex-président du Conseil italien, soupçonné d'avoir eu, en 2010, des relations sexuelles tarifées avec la danseuse Karima El Mahroug, dite "Ruby", alors qu'elle était encore mineure, risque six ans de prison et une inéligibilité à vie.
L’ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi connaîtra lundi le verdict de son procès, rendu par le tribunal de Milan, pour incitation à la prostitution de mineure dans l'affaire du "Rubygate", pour laquelle le parquet de Milan a requis six ans de prison et une inéligibilité à vie.
Ce verdict mettra fin à une procédure de deux ans à l'encontre de l'ancien président du Conseil, âgé de 76 ans, soupçonné d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec la danseuse Karima El Mahroug, dite "Ruby", alors qu'elle était encore mineure. Les faits, que l’accusé nie, se seraient déroulés alors qu'il était encore chef du gouvernement, dans le cadre des soirées organisées à sa villa d'Arcore, près de Milan.
La stabilité politique de l’Italie en jeu
Sa condamnation pourrait fragiliser le gouvernement d'union formé fin avril par Enrico Letta, après les législatives chaotiques de février, l'appui de la formation de Silvio Berlusconi, le Parti de la liberté (PDL), étant essentiel à sa survie. "Il existe un lien, officiellement démenti mais tout autre que mystérieux, entre les affaires judiciaires de Berlusconi et le destin du gouvernement", a estimé dimanche le quotidien "La Stampa".
Selon ce journal, Silvio Berlusconi a programmé son soutien au gouvernement de coalition comme une protection contre les poursuites judiciaires, mais en l'absence de cette protection "son intérêt à soutenir le gouvernement disparaîtrait".
Cette thèse est naturellement démentie par son entourage, mais le ton est monté ces derniers jours à droite dans les critiques adressées au gouvernement à l'approche du verdict du tribunal de Milan dans le scandale sexuel Rubygate, même si les reproches formulés sont essentiellement de nature économique et sociale (exigence d'un report d'une hausse de la TVA, pressions pour supprimer définitivement une taxe foncière).
Le "Cavaliere" est également accusé d'abus de pouvoir pour avoir fait libérer "Ruby" en mai 2010 dans une affaire distincte concernant le vol d'un bracelet d'une valeur de 3 000 euros. Il était alors intervenu auprès de la police en prétendant qu'il s'agissait d'une petite-fille du président égyptien Hosni Moubarak.
Avec dépêches