Malgré sa défaite, dimanche, à la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot face à l'UMP, le candidat du Front national Étienne Bousquet-Cassagne (photo) s'est réjoui d'afficher un score aussi élevé (46,24 %) à neuf mois des municipales.
Quelles leçons tirer des résultats de l'élection de Villeneuve-sur-Lot ? La presse française, qui se penche sur cette question au lendemain de la victoire de Jean-Louis Costes (53,76%), parle d'une victoire en "trompe l'œil" pour l'UMP et du "triomphe" du Front national (FN).
Si le jeune candidat du Front national Étienne Bousquet-Cassagne n'a pas offert au FN son troisième siège à l'Assemblée nationale, son score (46,24 % des voix) lui permet de garder la tête haute. "C'est une défaite qui a un petit goût de victoire", a-t-il affirmé dimanche 23 juin. "Notre victoire idéologique va à très court terme entraîner un basculement électoral qui permettra à Marine Le Pen et au Front national d'arriver au pouvoir", s'est-il réjoui, jugeant que "le front républicain est mort".
"Victoire politique"
Selon sa présidente Marine Le Pen, "le Front national voit à travers cette victoire politique une raison supplémentaire d'être très optimiste en vue des futures échéances électorales, à commencer par les municipales et les européennes de l'an prochain".
"Notre mouvement se sent encouragé à mettre une pression croissante sur un système politique qui commence à prendre l'eau de toutes parts, et à poursuivre son ascension vers le pouvoir, qui sera sans doute plus rapide que ce que l'on pouvait imaginer il y a encore quelques mois", ajoute-t-elle dans un communiqué.
Cette huitième défaite du PS lors de législatives partielles depuis juin 2012 a ravivé les tensions dans la majorité. Le PS ne dispose plus que de 292 députés, soit trois sièges de plus que la majorité absolue. Éliminé dès le premier tour du scrutin organisé dans la
circonscription de l'ancien ministre Jérôme Cahuzac, le Parti socialiste a appelé à voter contre le candidat du Front national qui a échoué dimanche, avec 46,24 % des voix, à battre le candidat de l'UMP.
Quelle stratégie pour la gauche aux municipales ?
"Nous aurons à tirer toutes les leçons du scrutin et du premier tour et du deuxième tour", a déclaré François Hollande lors d'un déplacement à Amman, en Jordanie. Le chef de l'État a précisé qu'il s'exprimerait davantage sur le sujet à son retour en France.
"La question maintenant c'est comment la gauche agit aux municipales ?," s'interroge-t-on dans l'entourage du président. "Chacun a sa part de responsabilité", dans la montée du Front national, ajoute-t-on encore en soulignant la nécessité de mener une politique à même de donner "de la confiance et de l'espoir" aux électeurs.
Reste que dans le cadre d'une stratégie nationale, l'union de la majorité dès le premier tour pour les municipales peut apparaître comme une option à considérer pour François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, toujours à la peine dans les sondages. "Pour les municipales on peut aller en commun dès le premier tour, cela dépendra des cas", réfléchit-on déjà du côté de l'Élysée.
À Paris, l'actuelle majorité a par exemple pris le chemin de listes séparées entre les Verts et les socialistes pour le premier tour, malgré la menace que fait peser la candidature de l'UMP Nathalie Kosiusko-Morizet pour Anne Hidalgo, la dauphine
du maire sortant, Bertrand Delanoë.
(Avec dépêches)