Le procès en appel de trois Femen européennes, condamnées à quatre mois de prison pour avoir manifesté seins nus fin mai à Tunis, a été reporté au 26 juin en raison d’une erreur de procédure. Leur libération conditionnelle a été refusée.
Deux militantes des Femen ont brièvement manifesté seins nus au passage de François Hollande jeudi au salon du Bourget avant d'être interpellées. Les deux militantes féministes ont crié les prénoms de deux Françaises de l'organisation condamnées et emprisonnées en Tunisie pour avoir manifesté seins nus.
François Hollande est par ailleurs attendu en Tunisie début juillet pour une visite officielle. Paris avait exprimé ses "regrets" après le verdict et déploré la "sévérité" de la peine.
(Source AFP)
Une dizaine de jours après leur condamnation à quatre mois de prison ferme, les trois militantes européennes - deux Françaises et une Allemande - du groupe féministe aux seins nus Femen devaient être jugées en appel, vendredi 21 juin, en Tunisie. Mais le procès a été reporté au mercredi 26 juin en raison d’une erreur de procédure.
Un peu plus tôt dans la journée, l’avocat des prévenues en avait expliqué les raisons : la justice tunisienne n'a pas laissé expirer le délai légal de dix jours permettant à des associations islamiques de faire appel de la décision du 12 juin de rejeter leur demande de se constituer partie civile. "Puisque le délai n'expire qu’aujourd'hui, le juge n'aura d'autre choix (que de reporter le procès) pour laisser le temps aux associations de faire appel", avait-il souligné.
Atteinte aux bonnes mœurs
Après cet imbroglio et l'annonce du report au 26 juin, les défenseurs français des militantes emprisonnées ont dénoncé le flou entretenu par la justice tunisienne. "L'incertitude en matière judiciaire est le corollaire de l'arbitraire", ont estimé Patrick Klugman et Ivan Terel. "Les autorités judiciaires tâtonnent et hésitent et les associations islamistes en profitent", ont-ils dit à l'AFP.
Les trois jeunes femmes ont été condamnées en première instance à quatre mois et un jour de prison ferme pour avoir manifesté seins nus fin mai à Tunis en soutien à Amina Sboui, une camarade tunisienne emprisonnée.
Pour sa part, Amina Sboui est en détention depuis le 19 mai et attend toujours de savoir si elle sera jugée. Arrêtée pour avoir peint "Femen" sur le muret d'un cimetière musulman pour protester contre un rassemblement salafiste à Kairouan (centre), elle risque deux ans de prison pour profanation de sépulture et six mois pour atteinte aux bonnes mœurs. Ces peines peuvent être considérablement alourdies si la jeune femme est reconnue coupable d'avoir agi en bande organisée.
Avec dépêches