
La deuxième conférence sociale, censée fixer la feuille de route des réformes de l'année à venir, s'est ouverte jeudi. Devant les représentants syndicaux, François hollande a rappelé que l'emploi était un enjeu primordial.
C'est parti pour la deuxième conférence sociale de l'ère François Hollande. Le président, entouré du Premier ministre Jean-Marc Ayrault et de plusieurs ministres (Emploi, Affaires sociales, Économie, etc.), a réuni, à partir du 20 juin et pour deux jours, les partenaires sociaux pour évoquer les moyens de relancer la croissance et de renforcer le dialogue social.
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Fragilisé dans les sondages, le chef de l'État a tenu à mettre cette deuxième édition de la conférence sous le signe de la lutte contre le chômage. "Si je devais retenir qu'un seul enjeu, c'est celui de l'emploi", a affirmé François Hollande lors de son discours en séance pléniaire. Il a notamment appelé à la mise en place d'un contrat d'apprentissage "avec engagement d'embauche" pour certaines entreprises. L'objectif serait d'arriver à "500 000 apprentis dans les trois prochaines années".
"Pourquoi ne pas imaginer que l'entreprise qui contribuerait à la définition de la formation d'un jeune en alternance, qui l'accompagnerait tout au long de son parcours, puisse signer un contrat d'apprentissage avec engagement d'embauche, sous réserve bien sûr de l'obtention du diplôme", a demandé François Hollande aux participants de la conférence. Le chef de l'État souhaite voir une réforme de la formation, qui comportera un volet apprentissage, avant la fin de l'année 2013.
L'épineux dossier des retraites
Si sur la lutte contre le chômage, le gouvernement peut espérer rencontrer un certain consensus, il en va tout autrement de l'autre dossier chaud de cette conférence, celui des retraites. Les premiers échanges, jeudi, sur la réforme à venir auraient été "tendus, clivés" d'après le président de la CFTC, Philippe Louis.
Pour le président Hollande, l'allongement de la durée de cotisation reste "la mesure la plus juste, à condition qu'elle soit appliquée à tous" et en tenant compte de la pénibilité.
Or, les syndicats, CGT et FO en tête, rechignent à une telle mesure: "c'est un désaccord de fond, je lui ai dit", a affirmé le numéro un de FO Jean-Claude Mailly. "Nous n'avons pas envie que les jeunes générations travaillent jusqu'à 70 ans."
Le patronat, lui, est offensif sur le sujet et réclame un report de l'âge légal du départ à la retraite. Laurence Parisot, présidente sortante du Medef, a jugé François Hollande "très prudent sur la question de l'âge et de l'allongement de la durée de cotisation". "Or, a-t-elle dit, "c'est un leurre, et je pèse mes mots".
Pas de report de l'âge légal
Fidèle à son engagement de campagne, François Hollande a en effet une nouvelle fois écarté tout recul de l'âge légal de départ, fixé à 62 ans : "J'ai considéré que cela revenait à pénaliser ceux qui ont commencé tôt à travailler", a-t-il expliqué.
De même, la piste d'un rapprochement des régimes du public et du privé, qui avait fuité avant même la remise du rapport Moreau, a paru s'éloigner. Le président a souligné que "la durée comme le taux de cotisation sont les mêmes (entre les deux régimes) et surtout - c'est ce que le rapport (Moreau) fait apparaître - le taux de remplacement (différence entre le salaire et la pension) servi aux fonctionnaires est équivalent à celui d'un salarié du secteur privé".
La conférence ne doit, toutefois, pas trancher mais donner le coup d'envoi d'une "concertation" avec les partenaires sociaux durant l'été avant un projet de loi prévu en septembre.
Avec dépêches