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Modernistes et ultra-conservateurs s’affrontent sur l’enseignement de l’islam

Au Maroc, l'enseignement de l'islam est au cœur d'une bataille entre modernistes et ultra-conservateurs. En particulier dans les écoles, où il reste sujet à polémique.

Pour lutter contre les interprétations fondamentalistes, le Maroc s'est lancé dans la fabrication de Corans locaux,"standardisés", destinés à promouvoir un islam marocain tolérant et pragmatique. Les autorités religieuses du pays veulent en effet éviter la propagation des interprétations fondamentalistes du livre sacré des musulmans.

Pour autant, l'enseignement de l'islam dans les écoles marocaines reste sujet à controverses, entre les tenants d'une lecture moderniste de l'islam et les ultra-conservateurs. Ainsi, dans les écoles publiques ou coraniques, l'enseignement de l'islam reste très traditionaliste. Dans toutes les villes du Maroc, on trouve des écoles coraniques, les Kouteb où les plus petits apprennent l'arabe et le coran par cœur à partir de l’âge de quatre ans. Or cet enseignement est délivré principalement par des associations religieuses, proches des milieux salafistes.

Menace de mort

Mohammed Fizazi, un idéologue salafiste emprisonné pendant huit ans après les attentats de Casablanca en 2003, souhaite que l'enseignement de l'islam dans toutes les écoles, soit renforcé. "Ces valeurs il faut qu'elles soient consolidées, il faut qu'elles soient enseignées, élargies aux écoles et institutions d'enseignement au Maroc, indique-t-il à FRANCE 24. La charia ce n'est pas juste couper les mains ou décapiter, la charia c'est beaucoup plus large que ça".

Cette situation inquiète de plus en plus les laïcs et les modernistes. Récemment, Ahmed Assid, chercheur à l'Institut royal de la culture amazighe (berbère) a été menacé de mort après avoir critiqué le contenu de certains manuels scolaires. "On trouve par exemple des textes qui appellent à l'application de la charia alors que l'État du Maroc n'applique pas la charia. C'est à dire il faut couper les mains d'un voleur, il faut la lapidation, il faut couper les têtes, etc. Ce sont des choses qui ne sont pas pratiquées aujourd'hui mais qu'on enseigne quand même aux enfants, et ça c'est dangereux", explique-t-il à FRANCE 24.

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