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La justice grecque ordonne la réouverture de la radio-télévision publique

La justice a suspendu la fermeture de la radio-télévision publique grecque. ERT, qui avait cessé ses programmes le 12 juin sur décision gouvernementale, pourra donc émettre à nouveau en attendant le jugement définitif de l'affaire.

Un sursis pour la radio-télévision publique grecque ? La justice grecque a décrété lundi 17 juin la réouverture d'ERT qui avait dû cesser d'émettre le 12 juin sur décision gouvernementale. Le syndicat de l'audiovisuel public avait saisi le tribunal administratif pour contester cette décision annoncée sans préavis, en attendant l'adoption d'une nouvelle loi.

Un peu plus tôt, le Premier ministre conservateur grec, Antonis Samaras, avait proposé à ses deux partenaires de la coalition gouvernementale (les chefs du Pasok et du Dimar) la réouverture "transitoire" de la radio-télévision sous la houlette d'une commission tripartite, selon une source gouvernementale.

Ses partenaires gouvernementaux exigeaient la réouverture immédiate de l'ERT tout en reconnaissant "la nécessité d'une restructuration" de cet organisme historique.

Les alliés de Samaras l'ont d’ailleurs mis en garde contre un éclatement de la coalition s'il maintenait sa décision de faire disparaître la radio-télévision publique avec à la clé le licenciement de quelque 2 700 employés.

ERT, "l’un des bastions de l’opacité et des privilèges"

"Nous sommes en faveur d'une restructuration radicale de l'ERT, mais celle-ci doit fonctionner", a déclaré le dirigeant socialiste Evangelos Venizelos dans une interview parue dimanche dans l'hebdomadaire "Real News".

"La suppression de 2 000 emplois d'ici à la fin juin dans le secteur public a été signée par l'ensemble des chefs des trois partis de la coalition gouvernementale", s'était défendu, plus tôt, Antonis Samaras. "Où faudrait-il supprimer ces emplois, si ce n'est à l'ERT [...], l'un des bastions de l'opacité et des privilèges?", avait ajouté le Premier ministre.

Cette fermeture est intervenue le 12 juin au lendemain de l'arrivée à Athènes des hauts responsables de la troïka des créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), qui ont repris le contrôle des comptes grecs et l'évaluation de l'avancée des réformes concernant surtout la restructuration du secteur public qui a pris du retard.

Mais à Athènes, de nombreuses manifestations ont eu lieu quotidiennement devant le siège de l'ERT pour dénoncer ces politiques d'austérité qui frappent le service public.

Avec dépêches