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Selon une agence privée mauritanienne, Al-Qaïda au Maghreb islamique a confirmé la mort de l'un de ses chefs, l'Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, tué dans le nord du Mali. Le Tchad et la France avaient annoncé son décès fin février.

L'information, ou plutôt la confirmation, provient de l'Agence Nouakchott Information (ANI), une agence de presse privée mauritanienne. Selon un communiqué d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) diffusée dimanche 16 juin sur le site internet de cette agence, l'un des chefs de l'organisation terroriste, l'Algérien Abou Zeïd, a bien été tué lors de combats dans le nord du Mali.

Abou Zeïd et un autre chef d'unité combattante, le Mauritanien Mohamed Lemine Ould El-Hassen, dit Abdallah Ac-Chinguitty, sont "morts sur le champ de bataille en défendant la "Oumma" (communauté musulmane) et la charia islamique" dans le nord du Mali, dit le texte.

L'ANI a toujours publié des textes d'Aqmi sans jamais être démentie. "C'est la première fois qu'Aqmi évoque officiellement dans un communiqué la mort d'Abou Zeïd", a assuré à l'AFP le directeur de l'ANI, Mohamed Mahmoud Ould Abou Al-Maali, par ailleurs spécialiste d'Aqmi.

Pas de date mentionnée

Aucune date n'a été précisée par l'organisation islamiste dans ce communiqué intitulé "Condoléances et félicitations". Selon le Tchad et la France, dont des militaires ont pourchassé des djihadistes dans le nord du Mali depuis janvier, Abou Zeïd a été tué fin février dans l'Adrar des Ifoghas (extrême nord-est malien).

La mort de l'Algérien avait été annoncée dès le 1er mars par le président tchadien Idriss Deby Itno. Des interrogations demeurent toutefois sur les circonstances de son décès, attribué à des militaires français par Paris alors que le président Deby Itno a assuré à plusieurs reprises qu'Abou Zeïd avait été "abattu" par des soldats tchadiens.

Selon le communiqué, Abou Zeïd et Mohamed Lemine Ould El-Hassen ont été tués au cours "des derniers engagements avec les forces ennemies au nord du Mali". De même source, "d'autres combattants djihadistes ont été également tués" au cours des mêmes affrontements, et l'attaque, ayant été fatale à Abou Zeïd, a "également occasionné à l'ennemi des pertes importantes".

Aqmi met en garde la France

Aucun détail supplémentaire de date et de nombre n'a été fourni. Aqmi met en garde la France contre la poursuite de "ses réjouissances pour la mort" de responsables djihadistes et la menace de "conséquences sans tarder".

Abou Zeïd était considéré comme l'un des chefs les plus radicaux d'Aqmi. D'après l'ANI, Mohamed Lemine Ould El-Hassen, l'autre chef annoncé mort, animait des conférences et sermons dans les camps d'Aqmi, et était considéré comme "l'idéologue religieux" de l'organisation djihadiste.

L'opération militaire franco-africaine est en cours depuis janvier contre les groupes djihadistes, dont Aqmi, ayant occupé pendant plusieurs mois en 2012 le nord du Mali. Cette opération a permis de chasser les djihadistes des grandes villes, mais des poches de résistance demeurent dans certaines zones.

Avec dépêches