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Les Iraniens votaient ce vendredi afin de désigner le successeur de Mahmoud Ahmadinejad à la tête de l'Iran. Les réformateurs, mobilisés autour d'un unique candidat, aspirent à remporter le scrutin face à des conservateurs divisés.

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Quelque 50 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes ce vendredi 14 juin pour désigner le successeur du président Mahmoud Ahmadinejad à la tête de la République islamique d'Iran, après deux mandats de quatre ans. L'affluence était telle que le ministère de l'Intérieur a dû prolonger de quatre heures la clôture du scrutin. Selon le responsable des opérations de vote pour la province de Téhéran, Safar-Ali Baratlou, la participation devrait atteindre au moins 70 % dans cette région. Différents responsables locaux ont également fait état dans les médias d'une participation d'au moins 70% à 18 heures locales dans d'autres provinces.
 

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La première mission du futur président iranien sera de redresser l'économie du pays

Les électeurs ont semble-t-il suivi l'appel du Guide suprême, Ali Khamenei, qui avait demandé aux Iraniens de participer massivement à l'élection présidentielle "pour l'avenir du pays". "Que le peuple participe car il s'agit de l'avenir du pays", avait-t-il déclaré après avoir mis son bulletin dans l'urne peu après l'ouverture du scrutin. "Je conseille à tout le monde de voter et le faire dès les premières heures de la matinée", avait précisé le numéro un iranien.

Les États-Unis ont minimisé la portée du scrutin, estimant que les électeurs avaient un "choix restreint" entre les six candidats encore en lice, tous choisis par le Conseil des gardiens de la Constitution, une instance contrôlée par les ultra-conservateurs. "Allez au diable si vous n'acceptez pas le scrutin, le peuple iranien n'attend pas de savoir ce que vous acceptez ou ce que nous n'acceptez pas", a répondu l'ayatollah Khamenei.

Mesures de sécurité renforcées

Parmi les cinq candidats conservateurs que compte l'élection, tous ont exprimé leur allégeance au Guide

suprême" de la Révolution islamique, Ali Khamenei. Parmi eux, trois possèdent des chances de l'emporter ou d'accéder
au second tour.

Sur les trois favoris, seul Saïd Jalili, actuel négociateur en chef sur la question nucléaire et candidat le plus en vue, souhaite que Téhéran conserve une attitude intransigeante malgré la multiplication des sanctions voulues par les Occidentaux. Ceux-ci estiment que le gouvernement iranien cherche à se doter de l'arme nucléaire, une accusation que Téhéran dément.

Les deux autres sérieux prétendants, Mohammad Baqer Qalibaf, maire de Téhéran, et Ali Akbar Velayati, ancien ministre des Affaires étrangères, ont eux promis de poursuivre le programme nucléaire tout en critiquant Jalili pour son intransigeance dans la négociation. Cette dispersion dans le camp conservateur pourrait favoriser les ambitions du religieux Hassan Rohani, seul modéré en lice.

Le résultat de l'élection, quel qu’il soit, ne devrait guère modifier la politique étrangère de l'Iran, ni ses relations avec les Occidentaux et ses voisins du Golfe.

Les mesures de sécurité ont été renforcées au terme d'une campagne relativement calme, sans comparaison avec celle de 2009 lorsque les réformateurs avaient entrevu l'espoir d'une victoire et d'un changement en Iran.

Avec dépêches