
La crise syrienne est devenue un sujet incontournable de la campagne électorale en Iran. Certains Iraniens, qui soutiennent le candidat conservateur Saïd Jalili, se disent même prêts à aller combattre en Syrie. Reportage.
En Iran, la crise syrienne s'est imposée comme le sujet incontournable pour les médias locaux et les candidats à l'élection présidentielle du 14 juin. Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 ont rencontré de nombreux Iraniens qui leur ont confié être solidaires de leurs coreligionnaires chiites - le président syrien Bachar al-Assad est membre de la communauté alaouite, une branche du chiisme.
Du côté des partisans du candidat conservateur Saïd Jalili, le favori de l'ayatollah Ali Khamenei, certains se disent même prêts à aller combattre en Syrie. Le camp de Jalili est soutenu par les bassidjis, ces milices au service de la République islamique qui lui ont prêté main forte pendant la campagne. Ce sont ces mêmes bassidjis qui avaient mené la repression contre les manifestants du mouvement vert qui contestaient les résultats de la présidentielle de 2009.
"On ira jusqu'au bout"
Dans les rues de Téhéran, les bassidjis paradent fièrement avec des étendards du Hezbollah iranien ainsi que des drapeaux du Hezbollah libanais, parrainé par Téhéran. "Pour l’instant, je ne veux pas aller en Syrie mais s’il le faut, pour défendre le droit, on ira jusqu’au bout", confie l’un d'eux aux envoyés spéciaux de FRANCE 24.
Selon l’aveu même du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, des combattants de son mouvement se battent en Syrie aux côtés de l’armée régulière de Bachar al-Assad. Mais officiellement l'Iran, par la voix d’Ali Bagheri, adjoint de Saïd Jalili au Conseil supérieur de la sécurité nationale, "soutient toujours la voie diplomatique pour résoudre la crise syrienne".