Une députée européenne a annoncé à FRANCE 24 qu'une commission de l'UE recommandait la levée de l'immunité parlementaire de Marine Le Pen. En 2010, celle-ci avait fait un parallèle entre les prières de rue des musulmans et l'Occupation allemande.
Des propos prononcés en décembre 2010 pourraient coûter cher à Marine Le Pen. La commission des affaires juridiques du Parlement européen a pris la décision, vendredi 31 mai, de lever l'immunité parlementaire de la présidente du Front national français, a indiqué à FRANCE 24 la député européenne Cécilia Wikström. Ce vote n’a cependant qu’une valeur de recommandation, la décision finale devant être prise le 11 juin lors d’une session plénière du Parlement européen.
La France avait demandé en novembre 2012 au Parlement européen de lever l'immunité parlementaire de Marine Le Pen, qui est députée européenne, après des propos tenus en 2010 faisant un parallèle entre l’Occupation allemande lors de la Seconde Guerre mondiale et les prières de rue des musulmans.
"Le comité a voté cette levée de l’immunité de Mme Le Pen presque à l’unanimité,
itseule une collègue bulgare a voté contre", a précisé Cécilia Wikström, qui est également membre de la commission des affaires juridiques. "Un vote favorable du Parlement européen permettrait à la justice française d’enquêter sur cette affaire", se réjouit l’élue européenne.
"Autrefois, le Parlement européen protégeait la liberté d’expression"
Si la présidente du Front national n’a toujours pas réagi à la probable prochaine levée de son immunité, l’un des ténors du FN, le député européen Bruno Gollnisch, a fustigé, sur l’antenne de FRANCE 24, le vote de la commission des affaires juridiques. "Autrefois, le Parlement européen protégeait la liberté d’expression de ses membres, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre. Maintenant, il ne protège plus que les députés de la majorité et lève l’immunité de ceux de la minorité", déplore-t-il.
Lui-même ayant vu son immunité de député européen levée en 2011 suite à une plainte pour "haine raciale", il indique ne pas craindre pour l'avenir de la présidente de son parti. "Tout s'est toujours terminé par des non lieux", indique-t-il.
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