logo

L'UMP tente de sauver sa primaire à Paris

La primaire de l'UMP pour la mairie de Paris se poursuit dans une ambiance délétère. Le candidat Pierre-Yves Bournazel a demandé la suspension du scrutin pour soupçons de fraude. "Il faut que tout le monde se taise", a réagi le superviseur du vote.

La primaire de l'UMP pour les municipales de Paris tourne au vinaigre. Et la crainte d'un nouveau fiasco à l'UMP a même conduit samedi 1er juin l'arbitre de la primaire du premier parti de droite français à exhorter les candidats à se taire. Tout a dérapé la veille, quelques heures seulement après l'ouverture du vote par voie électronique qui sera clos le 3 juin à 19 heures. Le benjamin de la compétition, le conseiller de Paris Pierre-Yves Bournazel, a mis le feu aux poudres en réclamant la "suspension" du scrutin pour cause de "système incontestablement défaillant".

Le jeune élu copéiste a notamment dénoncé l'impossibilité pour certains électeurs de s'inscrire sur le site de la primaire, la possibilité de voter à l'insu d'un tiers et la poursuite hors délai par la favorite de la consultation Nathalie Kosciusko-Morizet de sa campagne, avec l'organisation de "bureaux de vote" par ses équipes.

Copé s'en mêle, l'arbitre de la primaire hausse le ton

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a été contraint de s'en mêler et a appelé les candidats "à faire preuve de modération et de sang-froid". Mais son entourage a pris soin de souligner que cette primaire n'était pas supervisée par lui.

Face à ce début de cacophonie, l'arbitre de la primaire a été contraint de hausser le ton. "Je ne vais pas stopper le scrutin mais j'invite les uns et les autres à se ressaisir", a réagi sur Europe 1 Antoine Rufenacht, président du Conseil supérieur de la primaire UMP à Paris. "Chacun doit retrouver son calme et surtout il faut que tout le monde se taise. C'est une règle élémentaire de la démocratie", a-t-il ajouté.

Le premier tour de ce vote électronique, une première pour l'UMP et pour une élection municipale, a débuté le 31 mai et s'achèvera le 3 juin. L'autorité de supervision réunira ce samedi à 16 heures les candidats, tenus théoriquement à une stricte réserve durant le vote, pour faire le point des opérations.

"Dans tous les scrutins, il y a des possibilités de fraude", a dit Antoine Rufenacht. "Aujourd'hui la fraude est marginale. Mais s'il apparaît lundi soir que ce n'est pas le cas, il appartiendra aux candidats d'engager une procédure de contentieux".

Quatre candidats sont en lice : l'ancienne ministre et députée de l'Essonne Nathalie Kosciusko-Morizet, 40 ans, le maire du Ier arrondissement Jean-François Legaret, 60 ans, le jeune copéiste Pierre-Yves Bournazel, 35 ans, élu du XVIIIe arrondissement, et Franck Margain, 51 ans, vice-président du Parti chrétien-démocrate (PCD) et conseiller régional. L'UMP est sous haute surveillance depuis la victoire controversée de Jean-François Copé sur François Fillon lors de l'élection à la présidence du parti en novembre 2012.

FRANCE 24 avec dépêches