logo

Hollande et Merkel d'accord sur un président permanent de l'Eurogroupe

François Hollande a déclaré, lors d'une conférence de presse avec Angela Merkel, jeudi 30 mai, à Paris, que la France et l'Allemagne étaient d'accord pour doter l'Eurogroupe d'un président à temps plein, avec des moyens renforcés.

Le président François Hollande a affirmé, jeudi 30 mai, que la France et l'Allemagne étaient d'accord pour qu'il y ait désormais un président de l'Eurogroupe "à temps plein", une proposition phare qui sera prochainement soumise aux 25 autres membres de l'Union européenne.

"Nous sommes d'accord ensemble pour qu'il y ait plus de sommets de la zone euro, avec un président à temps plein de l'Eurogroupe (réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro, ndlr) qui aurait des moyens renforcés", a déclaré le chef de l'État français, lors d'une conférence de presse conjointe à l'Élysée avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Ce président "pourrait être mandaté par les ministres de la zone euro pour favoriser l'action dans le domaine de l'emploi, de la recherche ou de l'industrie", a-t-il précisé. Quant à Mme Merkel, elle a appelé à "davantage de coordination économique" et de "coopération" entre les membres de l'Eurogroupe et "tous ceux qui veulent se joindre à eux".

Un front uni face au chômage

François Hollande et Angela Merkel se sont par ailleurs évertués à présenter un front uni face au chômage et à la récession en Europe même si la chancelière s'est montrée inflexible sur la discipline budgétaire alors que le président français avait durement recadré Bruxelles.

"Nous sommes convenus que la commission donnait à la France deux ans de plus de temps pour atteindre l'objectif d'un déficit public ramené à 3 % (du PIB) mais que ce délai était couplé - et le président français l'a lui-même confirmé - à des réformes" structurelles en France, a souligné Mme Merkel. "Les deux vont de paire", a-t-elle insisté, soulignant que l'on "peut encore davantage réduire les déficits lorsque, simultanément, la compétitivité s'accroît".

François Hollande a protesté pour sa part de sa bonne volonté. S'adressant aux "journalistes" allemands, le chef de l'État, les a exhortés: "Cessez de penser que la France voudrait échapper à ses disciplines budgétaires", que "nous ne voulons pas nous préoccuper du marché du travail" ou que "nous ne comprenons l'exigence de la compétitivité".

"Contribution franco-allemande" au prochain sommet européen

Mercredi, le président avait déclaré que Bruxelles n'avait "pas à dicter" à la France ce qu'elle a "à faire", en réagissant aux recommandations de la Commission qui suggérait à Paris d'entamer dès cette année la réforme des retraites mais aussi de son marché du travail.

"Le détail, les procédures, les manières de faire relèvent de la responsabilité du gouvernement (français) et de l'Etat sinon il n'y aurait pas de souveraineté possible", a-t-il encore insisté jeudi, en insistant sur le fait que Paris avait déjà engagé les réformes.

Les deux dirigeants n'en n'ont pas moins accordé leurs violons sur une "contribution franco-allemande" au prochain Sommet européen prévu les 27 et 28 juin, la première du genre depuis l'arrivée au pouvoir de François Hollande, il y a un peu plus d'un an. L'emploi et, singulièrement, l'emploi des jeunes, sera au coeur de ce sommet qui portera aussi sur les questions économiques, la croissance et la compétitivité.

Avec dépêches