L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime, ce mercredi, que le chômage continuera à augmenter en France jusqu'à la fin de 2014 pour s'établir à 11,1 % de la population active contre 10,7 % en 2013.
Le chômage continuera à augmenter jusqu'à la fin de l'an prochain en France, où l'économie ne se redressera qu'avec lenteur en 2014, a jugé mercredi l'OCDE dans ses prévisions économiques annuelles.
L'activité "stagne" en France et la croissance restera "négative" en 2013 avant de redevenir légèrement positive avec un modeste 0,8% attendu l'an prochain, soit "un niveau bien en deça de son potentiel", indique l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), dans ce rapport annuel.
Les experts de l'OCDE s'attendent donc à un taux de chômage de 11,1% en 2014 contre 10,7% en 2013. Surtout, ils ont révisé ce taux à la hausse par rapport à leurs dernières prévisions de novembre 2012 quand ils s'attendaient à un taux de chômage de 10,9% l'an prochain.
Le président François Hollande a réaffirmé à la mi-mai son engagement d'inverser la courbe du chômage avant la fin 2013. "Je réédite ici devant vous, en prenant des risques, mais aussi mes responsabilités, que la courbe du chômage peut s'inverser d'ici à la fin de l'année", avait-il dit le 16 mai lors d'une conférence de presse, en ajoutant que "la bataille ne sera gagnée à long terme que si la croissance revient". Au terme d'une hausse ininterrompue de 23 mois, 3,2 millions de chômeurs étaient inscrits en France en mars, un record absolu.
"Encourager la modération salariale"
De ce point de vue, l'OCDE met en garde contre les attentes trop fortes et les prévisions trop optimistes.
"Les risques de dégradation par rapport aux prévisions sont importants, surtout si les réformes structurelles sont mal expliquées ou mises en oeuvre partiellement, et insuffisantes pour rétablir la confiance", avertit l'organisation.
Il faut donc accélérer les réformes, juge l'OCDE, qui préconise par exemple "d'encourager la modération salariale et de mettre en oeuvre un salaire minimum plus faible pour les jeunes adultes".
Et pour permettre d'atteindre l'objectif de réduction du déficit, au moins structurel, il "serait particulièrement indiqué d'améliorer encore la structure de la fiscalité en abaissant les cotisations sociales, en éliminant les niches fiscales et sociales inefficaces et en relevant les impôts sur la propriété, les droits de succession et les taxes environnementales", selon ce rapport.
Selon l'OCDE, le déficit public français devrait atteindre 4,0% cette année, contre 3,4% attendus en novembre, avant de revenir à 3,5% en 2014. En novembre, l'OCDE jugeait encore possible de passer sous la barre des 3% l'an prochain.
AFP