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Lors d'un discours sur sa politique antiterroriste, Barack Obama a assuré que les frappes de drones à l'étranger ne seraient utilisées qu'en cas de menace imminente. Il a aussi répété qu'il avait bien l'intention de fermer la prison de Guantanamo.

Dans un discours prononcé à Washington, devant l’Université de défense nationale, le président américain Barack Obama a dressé, ce jeudi 23 mai, les grandes lignes de la stratégie antiterroriste américaine.

Le président américain s’est notamment exprimé sur le recours aux drones armés dans des pays étrangers. Il a expliqué qu’il avait signé un nouveau mémorandum précisant les circonstances dans lesquelles ces frappes d’aéronefs sans pilote peuvent être utilisées.

Elles doivent avoir lieu s’il y a une menace imminente et que le suspect ne peut être capturé d’une autre manière. "Le recours aux drones est sévèrement encadré. Les États-Unis n'ont pas recours à des frappes lorsque nous avons la possibilité de capturer des terroristes. Notre préférence est toujours de les capturer, de les interroger et de les poursuivre en justice", a-t-il déclaré.

Barack Obama a également assuré que tout doit être fait pour minimiser les dommages collatéraux : "Avant qu'une frappe ne soit effectuée, il doit y avoir une quasi-certitude qu'aucun civil ne sera tué ou blessé", a-t-il ajouté.

Ces propos interviennent au lendemain de l’aveu par l’administration américaine du fait que quatre Américains ont été tués par des attaques de drones depuis 2009 dans la lutte contre le terrorisme au Yémen et au Pakistan. Barack Obama est d’ailleurs revenu sur le cas d'Anwar Al-Awlaki, un imam radical américano-yéménite tué dans un bombardement de drone au Yémen en septembre 2011.

Même si cet assassinat ciblé a provoqué des critiques de groupes de défense des droits de l’Homme, Barack Obama a défendu ces opérations : "Lorsqu'un Américain part à l'étranger pour mener la guerre contre les États-Unis, et que ni les États-Unis, ni nos partenaires ne sont en position de le capturer avant qu'il ne mène à bien un complot, sa nationalité ne devrait pas le protéger, pas plus qu'un tireur isolé en train de faire feu sur la foule ne devrait être protégé d'un commando de la police".

L’avenir de Guantanamo

Alors que la prison de Guantanamo est actuellement le théâtre d’une grève de la faim de 103 de ses 166 détenus, Barack Obama est aussi revenu sur l’avenir de ce camp militaire.

Il a répété qu’il avait bien l’intention de fermer la base, même si cette promesse qu’il avait faite lors de la campagne présidentielle de 2008 fait face à l’opposition du Congrès : "Le Congrès n’a pas de raisons évidentes de nous empêcher de fermer ce lieu qui n’aurait jamais dû être ouvert".

Dans ce dossier, il a aussi annoncé qu’il allait lever le moratoire sur le transfèrement vers le Yémen de détenus de la prison militaire de Guantanamo à Cuba, tout en prévenant que les dossiers de ces prisonniers feraient l'objet d'un examen "au cas par cas". Un nouvel envoyé spécial va d’ailleurs être nommé pour superviser ces transfèrements de détenus.

Pour faire avancer plus rapidement la fermeture de la prison, le président américain a aussi appelé le Congrès à lever les restrictions qui empêchent le transfèrement de ces détenus sur le sol américain. Il souhaite d’ailleurs que le Pentagone trouve un site aux États-Unis pour organiser les procès militaires d'exception jugeant les détenus restant inculpés.

Après plus de deux semaines de tourmentes pour Barack Obama, frappé par une série de scandales, ce discours lui permet de changer de sujet. Les républicains lui ont notamment reproché des abus de pouvoir dans trois affaires : des écoutes de journalistes, des enquêtes illégales du fisc ainsi que la mauvaise gestion de l'attaque du consulat de Benghazi.

Avec dépêches