Selon les médias britanniques, les deux suspects de l'assassinat d'un soldat britannique dans les rues de Londres faisaient l'objet d'une enquête des services de renseignements.
Au lendemain de l’assassinat d’un soldat britannique en pleine journée dans une rue de Londres, plusieurs médias britanniques indiquent que les deux suspects étaient connus des services de renseignements. Ils auraient été cités dans plusieurs enquêtes pour leurs liens présumés avec le terrorisme. Le Premier ministre britannique, David Cameron, a, quant à lui, refusé de faire le moindre commentaire sur le sujet.
Ce dernier présidait jeudi 23 mai une réunion de crise visant à renforcer la sécurité dans la capitale et dans toutes les casernes. Un comité extraordinaire qui a rassemblé autour du Premier ministre britannique, la ministre de l'Intérieur, Theresa May, le maire de Londres, Boris Johnson, les chefs des services de renseignements intérieur MI5 et extérieur MI6, le patron de Scotland Yard et des experts en sécurité.
"Ce n'était pas seulement une attaque contre la Grande-Bretagne et le mode de vie britannique. C'était aussi une trahison de l'islam et des communautés musulmanes qui apportent tant à notre pays. Rien dans l'islam ne justifie un tel acte épouvantable", a déclaré le Premier ministre lors d'un point presse devant Downing Street à la sortie de la réunion.
"La responsabilité (de cet acte) incombe entièrement et exclusivement à l'esprit tordu et dérangé de ses auteurs", a-t-il ajouté. "Tout ce que j'entends me conduit à penser que les Londoniens peuvent reprendre une vie normale. Nous allons traduire ces meurtriers en justice", a déclaré de son côté Boris Johnson.
Un suspect nigérian
Mercredi, en début d’après-midi, un soldat britannique a été tué à l’arme blanche, à
La police britanique a annoncé, jeudi soir, que deux autres personnes avaient été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur l'attaque mortelle contre un soldat britannique.
Il s'agit d'une femme et d'un homme, tous deux âgés de 29 ans, soupçonnés d'être impliqués dans le complot qui a conduit à l'assassinat du militaire dans une rue de Woolwich, dans l'est de Londres.
Des perquisitions ont également eut lieu à cinq adresses de la capitale britannique, ainsi qu'une sixième dans la ville de Lincoln.
Woolwich, un quartier du sud-est de Londres. Une vidéo, prise par un passant au moment du drame, avant l'arrivée de la police, montre un homme noir, les mains couvertes de sang, tenant un couteau et une machette ensanglantés, et revendiquant l’attaque. "Nous devons les combattre comme ils nous combattent. Oeil pour œil, dent pour dent", a-t-il lancé en citant la loi du Talion. "Nous jurons par Allah le tout puissant que nous n'arrêterons jamais de vous combattre", a ajouté le jeune homme, habillé d'un jean et d'un blouson et coiffé d'un bonnet.
Les deux agresseurs, blessés par balles par les policiers, ont été hospitalisés. L'un d'eux est né en Grande-Bretagne de parents nigérians, a-t-on appris de source proche de l'enquête, selon laquelle l'autre suspect pourrait aussi être d'origine nigériane. Les médias britanniques, qui citent des sources policières, avancent que l'un des suspects s'appellerait Michael Adebolajo.
L'English Defense League dans la rue
Les détails de l’attaque, qui s'est produite à 200 mètres d'une caserne militaire, sont particulièrement brutaux. D’après plusieurs témoins cités par divers médias, les deux hommes auraient encouragé les passants à filmer la scène alors qu'ils s'acharnaient sur le corps du soldat - qui avait été renversé par une voiture quelques minutes plus tôt. Aux cris de "Allah Akbar", ils auraient tenté de décapiter la victime. Diverses armes, dont une arme à feu, des couteaux et une machette, ont été retrouvées sur les lieux.
Après la révélation de l’agression, une centaine de sympathisants de l’English Defence League, un groupe d’extrême droite, étaient descendus dans la rue. Certains étaient cagoulés et portaient le drapeau rouge et blanc de l’Angleterre. Ils ont été contenus par la police anti-émeutes.
Au Rotaume-Uni, cette agression est le premier meurtre à mobile apparemment islamiste depuis les attentats de Londres en juillet 2005, lorsque quatre kamikazes avaient fait exploser des bombes dans les transports en commun, faisant 52 morts et des centaines de blessés.
Avec dépêches